Centraliser toutes les données sur les événements de type crue, submersion marine ou ruissellement, c'est l'objectif de la plateforme sites et repères de crues lancée cet automne par Vigicrues. « Dans les bassins de la Garonne, de la Seine et de la Loire par exemple, des outils de recensement existaient déjà. Il s'agit de tout rassembler au sein d'un outil unique et de mettre ces données à la disposition de tous », explique Olivier Piotte, prévisionniste et chargé de projets à Vigicrues. Les repères de crues existent depuis de nombreux siècles. Il s'agit de marques, de plaques ou autre permettant de matérialiser le niveau de l'eau atteint lors d'une inondation passée. Ils permettent d'entretenir une culture du risque auprès des riverains. Mais ils sont aussi des éléments techniques essentiels pour reconstituer un événement passé, le cartographier ou le modéliser. Depuis une loi de 2003 modifiant le Code de l'environnement, les communes ont l'obligation d'installer des repères de crues pour les événements historiques et d'entretenir les repères existants.La plateforme s'appuie sur les recensements réalisés par les services de l'Etat ou des structures de bassin comme les EPTB qui ont parfois collecté de nombreuses informations. Mais le site se veut aussi ouvert à d'autres sources comme les bureaux d'études ou même les particuliers qui peuvent se créer un compte et amener leurs connaissances. « Nous souhaitons à la fois ouvrir la plateforme à toutes les sources mais aussi assurer un niveau de qualité le plus élevé possible car ces données pourront être réutilisées. Sur chaque bassin, on identifie donc le service le plus investi sur le sujet qui joue le rôle de modérateur et apporte son expertise », ajoute Olivier Piotte. Il s'agit de vérifier la cohérence de l'information par rapport aux cours d'eau, aux événements car parfois certains repères apparaissent invraisemblables. « Ils peuvent avoir été déplacés involontairement lors de la rénovation de bâtiments par exemple », précise Olivier Piotte. Le site compte actuellement plus de 20 000 repères recensés selon un référentiel standard et qu'il est possible d'exporter sur demande. Une version smartphone avec géolocalisation sera proposée lors de la prochaine mise à jour du site. Pauline Rey-Brahmi