La deuxième phase du projet Muse (Modélisation urbaine systémique) devrait voir le jour dans les prochains mois. Elle permettra d'appliquer les outils conçus en partenariat avec la start-up ForCity sur tout le territoire d'action du Sedif. « Nous ne disposions pas d'outil prospectif pour évaluer l'adéquation entre notre réseau de canalisations et l'urbanisation du territoire en particulier vis-à-vis du projet du Grand Paris. Nous avons donc sollicité ForCity pour réaliser cet exercice sur deux territoires pilotes : le plateau de Saclay et le pôle métropolitain du Bourget », détaille Olivier Chesneau, responsable du secteur gestion du patrimoine au Sedif.La start-up ForCity, créée et dirigée par deux anciens cadres de Veolia, propose une plateforme de modélisation systémique du territoire. « Le développement d'un territoire ne peut pas s'envisager sur un seul axe. Toutes les composantes sont inter-reliées. Au sein de la plateforme nous formalisons les modifications des transports, de la structure de la population, de l'emploi. Ensuite on peut y asseoir des applications métier comme la distribution d'eau potable », détaille Patrice Albaret, chef de projet chez ForCity. Pour le Sedif, le modèle d'occupation et d'usage des sols est associé à un modèle simulant l'évolution des consommations en eau dans le temps et permettant de distinguer les consommations domestiques et professionnelles. Ensuite, les données sont injectées dans le modèle hydraulique du Sedif. A chaque maille hydraulique du réseau, l'exploitant peut alors observer les variations de pression dans le temps et donc repérer les zones sensibles. Trois scénarios ont été testés : un scénario tendanciel, suivant un développement urbain classique, un scénario volontariste correspondant au projet du Grand Paris et enfin un scénario d'urbanisation encore plus poussé. Les simulations sont réalisées à 10, 15 ou 20 ans. « Cela permet de mettre en avant des zones potentiellement à risques et ainsi de lancer des études complémentaires ciblées. Il sera ensuite intéressant de simuler les scénarios sur l'ensemble du territoire pour repérer les effets plus globaux des projets d'urbanisation », précise Olivier Chesneau.En effet, après une première phase de test satisfaisante, l'outil sera appliqué à l'ensemble du territoire du Sedif. ForCity propose un abonnement à une plateforme (Software as a service ou Saas) sur lequel chaque client a accès à ses données métiers. « L'intérêt c'est de proposer une plateforme dynamique. Le client peut réaliser autant de scénarios qu'il le souhaite et les évolutions réelles du territoire sont intégrées au fur et à mesure. Le client reste propriétaire de ses données qui lui sont restituées en format classique lorsqu'il cesse d'utiliser le service », précise Patrice Albaret. Autre intérêt, la possibilité d'interaction entre les utilisateurs de la plateforme qu'ils soient aménageurs ou opérateurs techniques. « Nous souhaitons aussi l'utiliser comme un outil de dialogue avec les aménageurs », explique ainsi Olivier Chesneau.Pauline Rey-Brahmi