Plusieurs procédés de déshydratation mécaniques sont disponibles sur le marché, de la classique centrifugation qui permet d’obtenir entre 20 et 30 % de siccité, au filtre-presse (à bande, à plateaux, à vis) qui peut passer à 35 %, ou à la presse à piston pour atteindre jusqu’à 40 % de siccité. Les fabricants travaillent actuellement à l’amélioration de l’efficacité énergétique de leurs solutions. C’est le cas par exemple de la société Adequatec, qui a revisité la presse à vis avec un procédé plus performant et plus sobre en énergie. Pour être efficace, la déshydratation mécanique est généralement assistée d’un conditionnement chimique à base de réactifs de coagulation-floculation (polymères minéraux, chaux…). Cette étape de déshydratation intervient en général en deuxième place dans la filière de traitement, après un épaississement qui prépare les boues aux transformations ultérieures en leur conférant une siccité de l’ordre de 5 à 10 % maximum. Suez a cependant observé ces dernières années une tendance marquée dans les stations de taille moyenne (jusqu’à 50 000 EH) à outrepasser l’épaississement pour traiter directement les boues brutes en déshydratation. Une pratique jugée par l’exploitant non adaptée à tous les types de boues. La déshydratation perd alors en efficacité, car le conditionnement est plus difficile à réaliser si la qualité des boues est trop variable.La déshydratation est stratégique, puisqu’elle conditionne le choix des filières de valorisation et d’élimination des boues : épandage agricole, compostage, incinération et enfouissement. Elle facilite la valorisation agricole en réduisant les volumes, mais doit aussi permettre de passer la barre des 30 % de siccité, obligatoire pour les centres d’enfouissement technique et nécessaire pour optimiser les post-traitements. Les grands constructeurs disposent en général de l’ensemble des solutions de traitement des boues sur étagères et les proposent en fonction des besoins des clients. Suez développe actuellement une technologie de double déshydratation mécanique encadrée par un conditionnement thermique. Son prototype industriel atteint 65 % de siccité en consommant qautre à cinq fois moins d’énergie que le séchage thermique. De son côté, Saur a amélioré les performances de procédés de déshydratation rustique. Le groupe propose des lits de séchage mécanisés, qui facilitent le stockage des boues avant épandage et qui s’adaptent bien aux situations des petites stations d’épuration. Car le choix d’un procédé de déshydratation s’inscrit dans une stratégie globale de filière basée sur un calcul technico-économique.Alexandra Delmolino