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Eau et assainissement : les nouvelles chartes de qualité s’étoffent

PUBLIÉ LE 9 JANVIER 2017
LA RÉDACTION
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« Le message clé que nous cherchons à faire passer dans ces deux nouvelles moutures est d’intégrer la sécurité dès la conception des ouvrages », insiste René-Claude Fouilloux, l’animateur « historique » du groupe de travail de l’Astee, à l’agence de l’eau Seine-Normandie. Ce volet sécurité s’est inspiré des travaux de la Normandie très impliquée sur le sujet avec la Carsat. « Nous avons intégré la sécurité à notre charte dès 2012 », souligne Stéphane Sochon, responsable du service assainissement de la communauté de commune de l’Estuaire de la Dives (CCED) et co-pilote de la charte qualité de Normandie, initiée dès 1995 par la Basse Normandie sur l’assainissement. A cette époque, près d’une dizaine de chartes régionales se montent dans l’Hexagone, comme celle d’Artois-Picardie et du Languedoc-Roussillon.Pour fédérer ces initiatives, un groupe de travail national est créé au sein de l’Astee en 2000 aboutissant en 2006 à la première charte de qualité des réseaux d’assainissement. Celle-ci est signée par tous les acteurs clés du secteur (Etat, établissements publics, représentants des maîtres d’ouvrage, collectivités territoriales, bureaux d’études, entreprises de pose, fournisseurs et sociétés de contrôle). En 2011, une deuxième version la remplace pour intégrer les évolutions réglementaires. En parallèle, à l’initiative de certaines collectivités membres du groupe comme Grenoble et Cherbourg, les réseaux d’eau potable sont intégrés à la démarche. La première charte qualité sur l’eau potable suit en 2013. « Globalement, l’esprit de la charte nationale est de proposer aux collectivités maîtres d’ouvrage un document-guide qui structure leur démarche qualité sur une base réglementaire et leur propose des préconisations à inscrire dans leur cahier des charges », explique René-Claude Fouilloux. « Par exemple sur l’eau potable contrairement à l’assainissement, les contrôles de réception des travaux sur réseaux (inspection visuelle, essais d’étanchéité et compactage) ne sont pas obligatoires mais la charte les recommande », précise Jean-Christophe Behrens, secrétaire du groupe de travail qui exerce au cabinet Merlin. A la différence d’un marché de travaux classique, le travail sous charte nécessite une étude préalable intégrant notamment une étude géotechnique et un diagnostic amiante. « La préparation en amont des chantiers prend plus de temps. En revanche, sur le terrain, leur durée est optimisée et la qualité est au rendez-vous. A Cabourg, sur un chantier d’assainissement de 1,2 km en diamètre 1000, nous n’avons pas enregistré une seule casse sur les réseaux alentour », note Stéphane Sochon à la CCED. « La qualité se traduit forcément par des contraintes supplémentaires. Mais au final, les coûts des travaux sont mieux maîtrisés et les ouvrages mieux construits n’induisent pas de surcoût en exploitation et sont plus pérennes », juge Jean-Christophe Behrens. Une étude réalisée en 2003 par l’agence de l’eau Seine Normandie pour comparer les chantiers menés avec et sans charte avait ainsi estimé le surcoût lié au respect de la charte entre 4 à 5 %. En revanche, le recours aux avenants devient quasiment nul alors qu’ils peuvent parfois grossir l’enveloppe de travaux de 10 à 25 %. Ce constat d’efficacité a conduit majorité des agences de l’eau à conditionner leurs aides sur les travaux des réseaux d’assainissement au respect de la charte. L’agence Loire-Bretagne y réfléchit d’ailleurs activement alors que l’agence Rhin-Meuse a validé les chartes mais possède son propre cahier des charges. Certaines ont même récemment étendu leur dispositif à l’eau potable, comme l’agence Seine-Normandie dans le cadre de son appel à projets 2015 et l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse qui conditionnera ses aides au respect de la charte eau potable pour des travaux supérieurs à 150 000 euros à partir de juin 2016. « Face à la situation de fort déficit en eau du bassin, notre  politique d’aide s’est élargie aux travaux sur les réseaux d’eau potable au titre notamment des économies d’eau. Conditionner les aides et contrôler le respect de la charte nous paraît donc un juste retour des choses au vu de l’argent public investi. C’est aussi une garantie de la pérennité des investissements réalisés », souligne Alice Hunault qui coordonne la thématique eau potable au département interventions de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.Alexandra Delmolino
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