Étudier l'association entre des traitements dits naturels et des pré ou post-traitements dits technologiques, c'est l'objectif du projet AquaNES issu du programme H2020, actuellement en phase de démarrage. « Pour faire émerger rapidement des systèmes performants de traitement de l'eau sur le marché européen », détaille Marie Pettenati, chef de projet au BRGM, l'un des 30 partenaires.Sur 14 sites pilotes en Europe, en Inde et en Israël, trois types de procédés naturels d'épuration seront étudiés : la filtration sur berge, le traitement par le sol (recharge de nappe) et des zones humides artificielles de type filtres plantés de roseaux. Ils seront combinés à des traitements classiques (boues activées) ou plus poussés (membranes, oxydation avancée, etc.). Il s'agit d'évaluer l'impact sur la qualité de l'eau en sortie, notamment en matière de micropolluants. Seront également estimés les ratios coûts/bénéfices des différentes combinaisons appliquées sur des eaux brutes pour la production d'eau potable ou pour traiter des eaux usées.Le BRGM coordonne la partie consacrée au traitement par le sol. La Step littorale d'Agon-Coutainville (50) figure parmi les sites de démonstration. Les eaux traitées par boues activées y sont rejetées dans une roselière naturelle. Après filtration dunaire, l'eau est utilisée pour l'arrosage du golf l'été et permet de repousser l'intrusion saline dans la nappe. « Il s'agira de fournir des outils intelligents pour améliorer le suivi de la nappe », ajoute Marie Pettenati. Cette expérimentation associera aussi la start-up ImaGeau, le groupe Saur, exploitant de la station et Géo-Hyd, du groupe Antéa. AquaNES devrait aboutir à la création d'un outil d'aide à la décision sous la forme d'une plateforme numérique interactive. Le projet, doté d'un budget de 10,7 millions d'euros s'achèvera en juin 2019.PRB