170 personnes (élus, agriculteurs, industriels...) se sont réunies à l'invitation de l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse à Montpellier jeudi 16 mars. Il s'agissait pour l'agence d'informer et d'inciter les acteurs du territoire à réaliser leurs plans de gestion de la ressource en eau (PGRE). Un outil qui s'inscrit dans le Sdage Rhône Méditerranée et répond au plan de bassin d'adaptation au changement climatique. Il répond aussi à une instruction de Ségolène Royal de 2015 qui conditionne le financement des retenues de substitution à la réalisation d'un projet de territoire. Depuis 2014, des études sur les volumes prélevables ont été réalisées sur les territoires en déficit afin de chiffrer l'ensemble des besoins et déduire des objectifs d'économies.Les PGRE constituent l'étape suivante, à savoir la mise en place d'un plan d'actions pour concilier les différents usages et la pérennité des ressources en eau dans le temps, le tout réalisé par les acteurs du territoire. « Les mots-clefs sont concertation et économies », assure Laurent Roy, le directeur de l'agence. L'ancienne région Languedoc-Roussillon fait partie des territoires particulièrement touchés avec un déficit estimé à 80 millions de mètres cubes par an qui pourrait s'aggraver avec les effets du changement climatique. Quatorze PGRE doivent y être réalisés. « Sur le bassin autour de Montpellier, qui comprend environ 600 000 habitants, c'est le Syble, doté d'une longue expérience, qui va coordonner l'ensemble des EPCI concernés pour construire le PGRE. Par ailleurs nous avons confié une étude au BRGM afin de disposer d'une connaissance approfondie de la ressource en eau souterraine locale », explique René Revol, vice-président de Montpellier Méditerranée métropole.Pour l'instant, en Languedoc-Roussillon, un seul PGRE a été adopté en janvier dernier dans le département de l'Aude. Dans ce département 75 % des prélèvements sont destinés à l'agriculture. Le plan prévoit d'économiser 33 millions de mètres cubes d'eau d'ici 2021. Il se décline en 87 actions majoritairement de la lutte contre les fuites dans les canaux d'irrigation. Il prévoit aussi des lâchers d'eau de barrages lorsque le débit est trop faible en été. Cette journée avait donc pour but d'inciter les autres territoires à se mettre en marche d'autant que l'agence peut aider jusqu'à 80 % les dépenses réalisées dans ce cadre. « Nous avons compris qu'il y avait un tournant : on n'est plus dans l'indicatif mais dans l'impératif. Il faut basculer sur un plan d'actions précis », assure René Revol. « Le PGRE n'a pas de portée réglementaire, sa principale valeur c'est l'engagement entre les parties prenantes. Néanmoins, s'il est annexé à un Sage, cela lui donnera une portée réglementaire », souligne Laurent Roy. Par ailleurs, l'agence conditionne l'attribution de subventions pour toutes les solutions de substitution (retenue d'eau, transfert d'eau) à la réalisation de ce PGRE. Aujourd'hui sur le bassin, sur les 70 PGRE qui doivent être réalisés, seuls 16 d'entre eux n'ont pas encore été lancés. Une autre journée d'information sera organisée par l'agence en juin prochain, cette fois pour les acteurs de la région Paca. Pauline Rey-Brahmi