Avec les 100 000 euros du prix Genopole Young Biotech Award remporté en décembre dernier, la start-up Biostart va pouvoir prendre son envol après quatre années de R & D. Bertrand Duval, l'un des cofondateurs, venu de l'industrie pharmaceutique, a eu l'idée d'utiliser la cyclodextrine, une molécule issue de la dégradation de l'amidon pour l'épuration des eaux usées urbaines ou industrielles. « Nous avons mis au point un polymère qui capte les polluants par adsorption. Les cavités de la molécule sont toujours de même taille contrairement au charbon actif. » Deux brevets internationaux ont déjà été déposés et quatre versions du polymère développées selon le type de polluants à traiter. Les associés sont formels : la molécule éradique les perturbateurs endocriniens, les PCB, les métaux ou les HAP. Le polymère de cyclodextrine est installé dans des colonnes d'eau à flux inversé. Un temps de contact de 10 min est nécessaire pour épurer l'eau. Après des tests de robustesse en laboratoire, des essais dans une station d'épuration ont lieu en ce début d'année et une levée de fonds est en cours de finalisation. L'objectif ? Proposer leur solution dès le second semestre 2017. « Nous commercialiserons notre innovation sous forme d'un service, avec une facturation au mètre cube traité. Nous connecterons la solution à la station et nous gérerons la maintenance », détaille Fabrice Grenard, cofondateur. Le coût d'utilisation devrait être comparable à celui du charbon actif mais avec une technologie plus écologique. A terme, Biostart souhaite aussi s'orienter vers l'élimination de micropolluants dans l'eau potable et le traitement de l'air et des sols. Pauline Rey-Brahmi