A 44 ans, Annelise Avril poursuit avec détermination un parcours sans faute au sein de Suez en prenant la direction générale de Suez Consulting (ex-Safege), sa filiale d'ingénierie et de conseil. Un retour aux sources pour cette ingénieure qui a débuté sa carrière en 1995 au service hydraulique fluviale de Safege, davantage attirée par la conception de projets concrets que par la recherche. Elle travaille sur les études préliminaires du canal Seine-Nord Europe et sur le Sage de l'Automne, dans l'Oise, l'un des tout premiers. « Il s'agissait d'une approche assez nouvelle à l'époque. La dimension sociologique m'a beaucoup intéressée », raconte-t-elle. A l'affût de nouvelles expériences, elle quitte ensuite Suez pour devenir déléguée générale du Cercle français de l'eau et prendre de la hauteur sur le secteur. « C'était un peu comme passer de la loupe à l'hélicoptère », plaisante-t-elle. Elle suivra notamment les discussions sur le projet de loi sur l'eau qui sera votée en 2006. Début 2004, elle réintègre Suez et remet les mains dans le cambouis en devenant responsable d'exploitation chez Lyonnaise des eaux en région parisienne.« Il faut être présent à tout moment pour gérer les problèmes opérationnels », décrit-elle. Des contraintes qui deviennent difficiles à concilier avec l'arrivée de deux enfants. Cette passionnée de course à pied s'installe alors au siège comme chargée de mission auprès du directeur adjoint en charge des métiers de l'eau. Elle met aussi ses compétences techniques au service de l'équipe chargée des offres pour les grands projets, en particulier sur l'appel d'offres de l'agglomération de Perth. Le contrat remporté, elle s'envole pour l'Australie pour en devenir directrice de la performance et de l'innovation. L'une de ses expériences les plus emblématiques. « Démarrer un contrat et forger une culture commune avec des équipes d'horizon divers c'était vraiment passionnant » s'enthousiasme-t-elle. A Perth puis à Adelaïde où elle prend la tête de Allwater, la filiale de Suez, elle est confrontée à de nouveaux défis. « En France, la question tourne souvent autour de la qualité de la ressource en eau. En Australie, elle est plutôt quantitative et le « Reuse » très répandu. Dans certaines stations d'épuration aucune goutte d'eau n'est rejetée au milieu naturel en été ! », raconte-t-elle.Depuis le 1er janvier dernier, Annelise Avril a cessé de s'entraîner sur le sol australien et réintégré l'Hexagone pour diriger Suez Consulting. «La diversité des métiers va me permettre d'élargir mon spectre d'action. L'entreprise est aussi tournée vers l'international, une aubaine pour quelqu'un de curieux comme moi ! », estime-t-elle. La filiale, qui enregistre 36 % de son chiffre d'affaires à l'international et 53 % dans le secteur de l'eau, souhaite diversifier ses business models. « Les projets sont désormais de plus en plus pluridisciplinaires et la valeur ajoutée passe par une approche combinée des enjeux », assure-t-elle. Cela passera aussi par le développement de partenariats à l'image de celui qui vient d'être signé avec l'assureur Axa pour améliorer la résilience des collectivités et des entreprises face aux risques d'inondations. Et si il lui reste un peu de temps, elle compte bien monter à nouveau une équipe de course à pied parmi ses collaborateurs. Avis aux amateurs !PRB