Dans quelques jours, le palmarès 2017 du Pavillon bleu sera dévoilé. En 2016, 400 baignades avaient été récompensées. Ce label concerne quand même près de 12 % des 3?345 baignades suivies par le ministère de la Santé. C'est dire si la qualité des baignades est un critère d'attractivité important pour les communes. Si les élus de sites touristiques l'ont intégré depuis longtemps, les maires de grandes collectivités traversées par un fleuve sont confrontées à une demande croissante de baignades urbaines. L'enjeu n'est pas seulement ludique, mais aussi social pour des familles qui n'ont pas les moyens de partir en vacances. Et si les maires en étudient la faisabilité, il leur faut, avant tout aménagement, satisfaire les exigeants paramètres de qualité de l'eau de baignade. Paris, en particulier, s'est engagé à organiser deux épreuves des Jeux olympiques. Si la capitale française l'emporte sur Los Angeles, les 1,5 km de natation du triathlon et les 10 km de nage en eau libre devraient avoir lieu en Seine. Un objectif ambitieux, qui accélère les efforts déjà mis en œuvre. Certes, la qualité de la Seine s'est notablement améliorée et les premiers intéressés, les poissons, ne s'y trompent pas. Alors que dans les années 1990, on recensait une petite quinzaine d'espèces différentes, aujourd'hui, trente-deux sont répertoriées (mais seulement vingt-cinq pour Paris intra-muros). Un plan d'action 2016-2018 prévoit notamment l'amélioration du traitement des eaux usées en sortie de stations d'épuration, la gestion des mauvais branchements, une meilleure prise en compte des eaux pluviales et enfin un contrôle plus poussé de l'assainissement des bateaux et établissements flottants. Une nécessité pour maîtriser la contamination bactériologique encore très présente, notamment par fortes pluies. Parallèlement, la Ville de Paris a prévu d'ouvrir des baignades dans le cadre de son plan « Nager à Paris ». La première d'entre elles ouvrira tout l'été dans le bassin de la Villette. Les travaux sont estimés à 1,3 million d'euros et le coût annuel de maintenance et d'exploitation à 150 000 euros. Gratuite et surveillée, elle pourra accueillir un millier de baigneurs par jour. Une deuxième est prévue à l'été 2019 sur le lac Daumesnil, au cœur du bois de Vincennes.Dominique Bomstein