OSRAI (Outil de surveillance pour réseau d'assainissement intelligent) a été mis en place avec quatre partenaires techniques et financé en partie par la BPI. « L'objectif était de proposer un projet structurant avec une feuille de route sur trois ans sur les capteurs connectés en assainissement », explique Mathieu Zug, directeur scientifique et innovation chez Ijinus. A la clé, de nouveaux capteurs et de nouveaux services.« Aujourd'hui le client n'achète plus un capteur mais des données », poursuit-il. Le programme d'un budget de 1 million d'euros touchera à sa fin cette année. Il a permis à Ijinus de développer de nouveaux produits et surtout de tester ses innovations sur un site pilote. C'est sur le réseau d'assainissement de Bannalec, une petite commune du Finistère où l'assainissement est géré en régie, que 25 capteurs sont actuellement installés. Parmi les partenaires du projet, le laboratoire Icube de l'Engees a développé une mesure du débit essentiellement basée sur la hauteur de l'eau. « Les capteurs en assainissement s'encrassent et finissent par ne plus mesurer correctement. Les capteurs hors d'eau sont donc privilégiés », explique Mathieu Zug. Pour l'instant, l'outil développé se base sur deux hauteurs d'eau mais, à terme, l'objectif sera d'utiliser un seul capteur de niveau. Ensuite, Ijinus, qui ne disposait pas d'outil de mesure de gaz ou d'odeur, a développé un capteur de H2S gazeux. « Nous avons repris nos briques technologiques pour la communication et l'autonomie et nous avons rajouté une tête de mesure », détaille Mathieu Zug. Le capteur, désormais commercialisé, a été testé et validé dans trois réseaux. Un capteur de mesure de pollution (MES, DCO) par voie optique est aussi en développement. Par ailleurs, Ijinus s'est associé à l'Institut d'électronique et de télécommunications de Rennes (IETR) et la société Scorvitech pour améliorer la transmission des données de ses capteurs tout en consommant peu d'énergie. « Nous avons par exemple intégré le mode de communication Sigfox. Il permet de transmettre des messages courts de type alarme avec des ondes radio longue portée. Il n'y a donc pas besoin de carte SIM ni d'abonnement GPRS », précise Mathieu Zug. La société développe désormais un dernier axe : le traitement des données et leur visualisation dans une interface de type service web. PRB