La régie municipale autonome de Parisa publié le 29 novembre les premiers résultats de son dispositif d’aides aux agriculteurs mis en place en 2020. Ces résultats révèlent l’efficacité d’une action volontariste de protection des ressources en eau contre les pollutions d’origine agricole, alors que plus d’un quart des nappes phréatiques sont contaminées en France.
Comment réduire les pollutions de l’eau en partenariat avec les agriculteurs ? Eau de Paris a publié le 29 novembre les premiers résultats de son dispositif mis en place en 2020, prenant la forme d’un régime d’aides spécifique de paiement pour services environnementaux. Celui-ci permet d’accompagner des agriculteurs volontaires situés dans les aires d’alimentation de captage (AAC) pour la production d’eau potable. Il vise à réduire l’utilisation des pesticides pour protéger la qualité de l’eau, encourager la transition vers l’agriculture biologique, tout en renforçant la viabilité économique des exploitations.
A ce jour, 115 agriculteurs et agricultrices cultivant plus de 17 300 hectares (dont 58 % en agriculture biologique) se sont engagés aux côtés d’Eau de Paris. Cette superficie représente plus d’une fois et demie la superficie du territoire parisien.
L’évaluation à mi-parcours réalisée souligne les résultats suivants : entre 2019 et 2023, les surfaces en agriculture biologique ont été multipliées par quatre sur toutes les aires d’alimentation de captage d’Eau de Paris, passant sur la période de 2 800 hectares à 11 800 hectares. La quantité de pesticides utilisée a été réduite en 2023 de 77%, soit l’équivalent de 55 tonnes de substances actives de pesticides évitées.
Une prévention des pollutions qui coûte 3 fois moins cher que leur traitement curatif
Le programme de cinq ans (2020-2025) représente un budget de 46 millions d’euros pour le dispositif de paiements pour services environnementaux. Financé à hauteur de 80 % par l’Agence de l’eau Seine Normandie, il intègre un accompagnement personnalisé et du conseil technique de proximité aux exploitants à travers la mobilisation d’une équipe de terrain de 4 personnes.
La politique de protection des ressources en eau menée par Eau de Paris représente pour l’usager de l’eau potable seulement 4 centimes d’euro au m3. En comparaison, le montant des coûts de traitements pour dépolluer l’eau est bien plus élevés : le rapport de la mission d’information du Sénat sur la gestion durable de l’eau, publié au mois de juillet 2023, indique que le coût des traitements curatifs est 3 fois supérieur aux actions de prévention. Selon le rapport de l’IGAS/IGEDD/CGAAER, rendu public fin novembre 2024, le surcoût de traitement d’un résidu de fongicide (métabolite R471811 du chlorothalonil) serait de 20 centimes à 1,20 euro par m3, en fonction de la technologie et de la taille des installations de potabilisation.