Comment réduire les pollutions de l’eau en partenariat avec les agriculteurs ? Eau de Paris a publié le 29 novembre les premiers résultats de son dispositif mis en place en 2020, prenant la forme d’un régime d’aides spécifique de paiement pour services environnementaux. Celui-ci permet d’accompagner des agriculteurs volontaires situés dans les aires d’alimentation de captage (AAC) pour la production d’eau potable. Il vise à réduire l’utilisation des pesticides pour protéger la qualité de l’eau, encourager la transition vers l’agriculture biologique, tout en renforçant la viabilité économique des exploitations.
PUBLICITÉ
L’évaluation à mi-parcours réalisée souligne les résultats suivants : entre 2019 et 2023, les surfaces en agriculture biologique ont été multipliées par quatre sur toutes les aires d’alimentation de captage d’Eau de Paris, passant sur la période de 2 800 hectares à 11 800 hectares. La quantité de pesticides utilisée a été réduite en 2023 de 77%, soit l’équivalent de 55 tonnes de substances actives de pesticides évitées.
Une prévention des pollutions qui coûte 3 fois moins cher que leur traitement curatif
Le programme de cinq ans (2020-2025) représente un budget de 46 millions d’euros pour le dispositif de paiements pour services environnementaux. Financé à hauteur de 80 % par l’Agence de l’eau Seine Normandie, il intègre un accompagnement personnalisé et du conseil technique de proximité aux exploitants à travers la mobilisation d’une équipe de terrain de 4 personnes.
La politique de protection des ressources en eau menée par Eau de Paris représente pour l’usager de l’eau potable seulement 4 centimes d’euro au m3. En comparaison, le montant des coûts de traitements pour dépolluer l’eau est bien plus élevés : le rapport de la mission d’information du Sénat sur la gestion durable de l’eau, publié au mois de juillet 2023, indique que le coût des traitements curatifs est 3 fois supérieur aux actions de prévention. Selon le rapport de l’IGAS/IGEDD/CGAAER, rendu public fin novembre 2024, le surcoût de traitement d’un résidu de fongicide (métabolite R471811 du chlorothalonil) serait de 20 centimes à 1,20 euro par m3, en fonction de la technologie et de la taille des installations de potabilisation.