Mi-mars, Xylem devait annoncer en grande pompe le lancement en France de Waterdrop, son programme de responsabilité et d’investissement social monté à l’intention de ses clients et partenaires. Le coronavirus, et le confinement que nous vivons encore, en a décidé autrement. Pour autant, le groupe maintient le cap en faveur de l’accès à l’eau potable dans les pays en développement.
Le 10 mars devait être un grand jour pour Xylem, entreprise internationale spécialisée dans les technologies de l’eau. Dans la perspective de la Journée mondiale de l’eau, les dirigeants français et européens avaient souhaité réunir des acteurs publics et privés du secteur de l’eau, clients du groupe, pour échanger sur les défis liés au changement climatique. Hélas, les informations diffusées sur l’épidémie de coronavirus, ont poussé l’entreprise à reporter son événement. « En trois à quatre jours, nous avons dû adapter nos infrastructures et nos process en ateliers, justifie Géraud de Saint-Exupéry, président-directeur général de Xylem France. Sur le terrain, nos équipes restent au service des collectivités et des exploitants des usines de production d’eau potable et des stations d’épuration. Pour le reste, les trois quarts du personnel sont en télétravail. En nous appuyant sur les expériences des pays déjà touchés, nous avons mis en place une organisation de crise, avec des contacts très fréquents. Nous sommes fiers d’y être parvenus et d’avoir réussi à maintenir notre activité. Ce qui est primordial, aujourd’hui, c’est le maintien de l’emploi. »
Mais Waterdrop a résisté et est officiellement lancé. Ce programme s’inscrit dans le prolongement de Watermark, programme de responsabilité et d’investissement social de Xylem. « L’objectif est de travailler ensemble, pour faire du bien autour de nous », explique Géraud de Saint-Exupéry.
Collecter des gouttes d’eau
Le principe repose sur la collecte de gouttes d’eau (une goutte représente 10 litres d’eau propre par jour garantis par Xylem pour soutenir des communautés dans le besoin grâce à la construction de châteaux d’eau). Ces gouttes d’eau sont compilées dans une application par l’intermédiaire du flashage de QR Code Xylem récoltés à l’occasion de rencontres avec les équipes du groupe, sur les réseaux sociaux, des webinaires, un stand lors de salons professionnels ou pendant des événements locaux. Au bout d’un an, les quatre participants ayant collecté le plus de gouttes d’eau de chaque pays (l’Allemagne, l’Autriche, l’Irlande, la Grande-Bretagne, la Suède, auxquels vient de s’ajouter la France, et bientôt le Benelux) peuvent partir construire des châteaux d’eau pour des communautés dans le besoin, avec Xylem et son partenaire Planet Water, qui œuvre dans les pays du Sud-Est asiatique comme le Cambodge et la Thaïlande.
Lancé officiellement en 2019, « Waterdrop fonctionne en fait en phase pilote depuis 2015, et la France est mobilisée depuis le départ », retrace le P-DG. Cette étape initiale a permis d’adapter les conditions d’intervention pour que les opérations se déroulent le mieux possible et en toute sécurité. Les participants passent entre une semaine et dix jours sur le terrain pour mener des actions en lien avec l’eau potable (construction de châteaux d’eau, travail dans les écoles, alimentation en eau potable de maisons grâce aux énergies renouvelables…). Depuis 2015, Xylem a ainsi accompagné 77 clients et partenaires pour bâtir 21 châteaux d’eau. « Les choses vécues là-bas restent gravées. Cela crée des liens durables autour d’un projet commun », décrit le dirigeant, en évoquant sa propre expérience.
Et qui part ? « Pendant la phase pilote, les profils ont été assez hétérogènes, constate Géraud de Saint-Exupéry. Des jeunes, d’abord, hommes et femmes à parts égales, car ils sont peut-être plus sensibles à ce que nous proposons. Des entrepreneurs aussi, plutôt des quinquas, qui se sont libérés l’espace de quelques jours de leur entreprise. » « L’important pour nous, c’est que ce temps soit déclaré dans la structure qui les emploie », insiste le P-DG.
Un programme avec des relais locaux
Le programme Waterdrop s’inscrit dans le cadre des six engagements de Xylem à l’horizon 2025, celui de donner 1 % du temps et 1 % des bénéfices pour des causes et l’éducation liées à l’eau. La fondation Watermark sert d’intermédiaire et dispose d’une antenne dans chaque pays où le groupe est présent. Watermark vise à développer la citoyenneté d’entreprise et l’investissement social en permettant également aux employés volontaires de faire leur part. En 2019, à l’échelle mondiale, 58 % des salariés de Xylem ont participé à un événement, totalisant plus de 70 000 heures de volontariat.
Dans chaque pays, plusieurs représentants Watermark, « les champions », précise le P-DG, déploient des projets auxquels chaque salarié peut participer sur son temps de travail. Nettoyage de rivières, de plages après une inondation ou sensibilisation des jeunes en milieu scolaire… Les idées ne manquent pas. Le champion national est épaulé par une quinzaine de champions locaux, relais de proximité. « Ensemble, ils imaginent de nouvelles actions. L’année dernière, une campagne de sensibilisation des enfants aux enjeux de l’eau a été menée avec la Water Family, une association qui crée des contenus pédagogiques pour les scolaires et les entreprises afin d’apprendre à protéger l’eau », indique Géraud de Saint-Exupéry.
« Le temps que passent les salariés est aussi transformé en gouttes d’eau. C’est désormais rentré dans l’ADN de l’entreprise, et certains se montrent très moteurs », se félicite Géraud de Saint-Exupéry. « À notre niveau, nous essayons de sensibiliser sur l’eau. Les jeunes générations nous poussent vers cela. Je souhaite que l’événement lié au Covid-19 que nous vivons actuellement soit un accélérateur au quotidien de cette prise de conscience », conclut le dirigeant.