Alors que, pour tenter d’endiguer la propagation du Covid-19, le gouvernement a ordonné un deuxième confinement, comment les collectivités locales et les entreprises des secteurs de l’environnement traversent-elles cette nouvelle épreuve ? Quelles leçons ont-elles tirées du premier confinement ? Comment envisagent-elles l’avenir désormais ? Environnement-magazine.fr donne aujourd’hui la parole à Géraud de Saint-Exupéry, PDG de Xylem France.
Comment avez-vous vécu l’annonce du second confinement ? L’été qui a suivi le premier confinement nous a permis de souffler, et de faire une pause après les premiers mois de crise sanitaire, et depuis le mois de septembre, nous avions retrouvé un niveau d’activité et de développement assez dynamique. C’est donc d’abord avec un peu de frustration que nous avons pris l’annonce de ce deuxième confinement, tout en comprenant bien évidemment qu’il s’agit d’une mesure nécessaire, responsable et quasi inéluctable pour endiguer cette épidémie.
Quelles leçons avez-vous tirées du premier confinement ? Du positif d’abord ! Ce premier confinement a démontré la capacité des collaborateurs de Xylem France à mettre en œuvre des solutions rapides, à trouver les réponses aux problèmes dans un état d’esprit positif, avec détermination et agilité, et aussi notre capacité à servir nos clients et leur apporter des solutions pour maintenir leurs activités de premières nécessités. Nous avons pu nous pencher sur des axes de réflexions et d’améliorations notamment au niveau du lien social dans l’entreprise. Car si le télétravail a démontré ses bénéfices pour nos équipes, comme pour l’environnement, il nécessite de repenser nos interactions au sein de l’entreprise : l’animation, l’intégration, la collaboration et plus généralement le management doivent se réinventer, s’adapter à ces nouveaux modes de fonctionnement.
Quels sont les principaux obstacles que vous rencontrez ? La crise économique mondiale a d’ores et déjà des impacts forts, malgré les appels à l’investissement du gouvernement et les décisions du plan de relance, le marché sur lequel nous opérons est frileux. Nous observons une tendance de la part des collectivités qui ne peuvent plus initier de nouveaux appels d’offre dans ce contexte. Tout cela se traduit par un marché tendu, une distorsion des prix et un délai de prise de décisions plus important.
Comment la crise impacte-t-elle votre activité professionnelle ? Au-delà de l’impact court terme sur l’activité, cette crise se traduit par un manque de visibilité et une instabilité de la demande. Xylem France et ses collaborateurs restent bien évidemment disponibles et à l’écoute des besoins des entreprises, afin de pouvoir être réactifs face à cette activité imprévisible, faite de hauts et de bas. Nos équipes doivent également se tenir disponibles pour traiter les urgences, car notre capacité d’exécution et de réactivité vont être encore plus importantes qu’avant dans ce contexte, et seront sûrement plus que jamais des facteurs différenciant sur notre marché.
On a beaucoup parlé de "l’après-Covid" ; comment envisagez-vous l’avenir désormais ? La crise Covid accélère des changements que nous percevions déjà, mais qui vont brutalement s’installer et nous forcer à nous adapter. Avec nos clients, nous misons sur une accélération de la digitalisation du secteur de l’eau. Nous allons proposer de plus en plus de solutions complètes, alliant matériel et solutions technologiques de collecte / traitement / analyse de données, afin de permettre aux gestionnaires de réseaux et aux collectivités de mieux maitriser leur réseau, et de gagner en efficacité économique et environnementale. Au sein de l’entreprise, nous devrons savoir adapter les modes de travail après ces nouvelles expériences des derniers mois. Nous pensons voire apparaître de nouveaux rythmes de travail, et de nouveaux process, basés sur des modes d’interactions et d’animations issus des bonnes pratiques initiées pendant les périodes de confinement. Il va également falloir réinventer un esprit d’entreprise, en organisant de nouvelles formes d’échange et de proximité.