L'association européenne Surfrider a présenté son manifeste à la Commission européenne. Crédits : Pixabay
L’association Surfrider Foundation Europe conteste dans un manifeste les résultats publiés dans le rapport annuel de l’Agence européenne de l’Environnement sur la qualité des eaux de baignade. Et pour cause, « de nombreux paramètres ne sont pas pris en compte » dans l’analyse.
« Un rapport annuel qui ne traduit pas la réalité de la qualité des eaux de baignade »... C’est ce qui ressort du manifeste réalisé par Surfrider Foundation Europe et présenté à la Commission européenne. Ce document remet en cause le rapport de l’Agence européenne de l’Environnement sur la qualité des eaux de baignade qui montre qu’en 2020, « près de 83 % des sites de baignade européens respectaient la norme de qualité la plus stricte de l’Union européenne ». Mais pour Sufrider, ces données ne reflètent « en aucun cas la réalité tangible ».
Ce rapport aurait omis de prendre en compte l’analyse des polluants chimiques, qui sont « les grands absents de la Directive Européenne sur les Eaux de Baignades », précise Surfrider dans son manifeste. L’association pointe du doigt l’absence de l’étude des algues et des déchets marins qui « ne font l’objet que d’une surveillance visuelle » et pourtant, les opérations de collecte de Surfrider attesteraient « de la présence de plastiques sur l’ensemble des plages étudiées ».
Le manifeste alerte sur l’étendue des contrôles qui seraient restreints à la saison estivale « alors que de nombreux citoyens profitent des eaux européennes toute l’année ». L’organisme atteste même que seules les eaux de baignades font l’objet de surveillance, « les autres zones récréatives où plongeurs, kayakistes plaisanciers et surfeurs s’adonnent à leurs loisirs sont exclues du périmètre d’étude ».
Des revendications à prendre en compte
Ce manifeste met en lumière différentes revendications pour améliorer les analyses des eaux de baignades et récréatives, à savoir : étendre le contrôle de la qualité de l’eau aux aires de loisirs et de sports nautiques ; de prendre en considération d’autres paramètres dans le classement des sites comme les polluants chimiques, proliférations d’algues nuisibles et cyanobactéries, ainsi que déchets et plastiques.
Surfrider réclame que le contrôle de la qualité de l’eau soit effectué tout au long de l’année afin de protéger tous les utilisateurs de la mer. Elle recommande également aux Etats membres d’encourager la participation du public et de consulter les citoyens ainsi que les représentants des sports nautiques. L’organisme souhaiterait enfin que les membres se saisissent de la période estivale afin d’offrir au grand public une information claire et harmonisée sur la qualité de l’eau.