Le Premier ministre, Jean Castex, lors de la clôture du Varenne de l'agriculture, le 1er février 2022. Crédit : DR.
Promulgué le 21 avril 2022, le décret n° 2022-612 institue un délégué interministériel chargé du suivi du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique, ainsi que l’avait annoncé Jean Castex lors de la clôture du Varenne de l’agriculture.
Un décret publié au Journal officiel le 23 avril institue, pour trois ans, la nomination d’un délégué interministériel chargé du suivi des conclusions du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique. Cette fonction sera assurée sous la double houlette des ministères de l’Environnement et de l’Agriculture.
Anticiper et faire face aux conséquences du changement climatique Dans les missions du délégué interministériel, le texte prévoit qu’il sera chargé de coordonner les actions de l’État pour répondre aux besoins des services territoriaux et assurer un suivi des actions engagées par les préfets coordonnateurs de bassin ou la bonne mise en œuvre par l’État des décisions issues du Varenne ; à la mise en œuvre rapide des actions prioritaires identifiées lors du Varenne pour optimiser et maîtriser la mobilisation des ressources en eau, dans le respect des équilibres naturels et des schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage). Il devra notamment veiller à l’association de l’ensemble des acteurs concernés, notamment le ministère chargé de la Santé et les collectivités territoriales ; à valoriser les travaux réalisés dans le cadre du Varenne, proposer et porter toutes les évolutions nécessaires pour permettre au secteur agricole de mieux anticiper et de faire face aux conséquences du changement climatique dans la continuité des actions identifiées dans le cadre du Varenne.
Un poste interministériel L’annonce de la création de ce poste avait été mal perçue. Pour certaines associations, France Nature Environnement (FNE), Réseau Action Climat, UFC-Que choisir, ainsi que la Confédération paysanne et la Fédération nationale de l’agriculture biologique, ont dénoncé dans un communiqué commun le 3 février « les impasses et les oublis du gouvernement », lors des conclusions de cette vaste consultation. Avec l’annonce de la création de ce poste, le gouvernement entérinait la sortie de l’eau de la seule compétence du ministère de l’Ecologie. La transversalité de la fonction assurera peut-être une meilleure coordination entre les services de l’Etat. Les défis restent nombreux pour faire face aux enjeux : protection de la ressource, en particulier sur les zones de captage, évolutions des pratiques agricoles nécessaires pour diminuer les intrants, les besoins en eau et les rejets d’azote, la restauration de la biodiversité.