La plateforme d'élevage des saumons, équipé du matériel Endress+Hauser. Crédit : La Petite Camargue alsacienne/Endress+Hauser.
Pour enrayer la disparition de l’espèce dans le fleuve, l’association La Petite Camargue alsacienne élève le poisson migrateur en bassins de pisciculture. Le fabricant suisse a mis à disposition ses instruments et ses outils de surveillance afin d’accompagner ce programme baptisé Rhin 2040.
Dans le Grand Est, l’association La Petite Camargue alsacienne assure la reproduction artificielle des poissons, l’incubation et l’éclosion des œufs, l’élevage et l’accompagnement des alevins jusqu’à ce qu’ils puissent être relâchés dans le milieu naturel. Cette association est installée à Saint-Louis dans le Haut-Rhin, sur une réserve naturelle de 900 hectares, dotée de bassins de pisciculture et d’une vaste aire naturelle de protection de la nature et de sensibilisation à la biodiversité, classée en 1982 réserve naturelle protégée d’Alsace.
Préserver la qualité génétique des saumons Dans l’objectif de réintroduire l’espèce dans le fleuve européen et ses affluents, la Petite Camargue alsacienne a choisi de développer sa propre plateforme de reproduction de saumon atlantique afin de maîtriser tout le cycle et d’assurer une production préservant les qualités génétiques du poisson. Les géniteurs sont prélevés dans la nature, ils sont conservés dans des bassins recréant leur milieu en termes de température, de débit d’eau pour une durée d’environ trois cycles de reproduction. Les œufs sont ensuite récupérés dans l’écloserie et élevés, puis, à maturité, les juvéniles sont lâchés dans leur milieu naturel. Le but à terme est d’obtenir suffisamment d’individus pour qu’ils puissent assurer leur survie, sur tout leur cycle de vie et de reproduction à l’horizon 2040. «Six mois avant la ponte, les saumons sont mis dans des bassins à l’eau recirculé à 90%. La pollution émanant des poissons est traitée par un biofiltre et oxygénée. De juin à décembre, l’eau va être refroidie et suroxygénée, un courant va être maintenu afin de réunir toutes les conditions de reproduction en rivière. Le process dure environ six mois, l’année dernière 300.000 alevins ont ainsi pu être libérés et remis dans le milieu naturel», explique Laura Greder, cheffe de marché environnement et marché chez Endress+Hauser.
Surveillance du circuit et alertes en cas de dysfonctionnement Tout le circuit de la pisciculture demande une surveillance afin de garantir le bien-être du poisson et de reproduire le plus fidèlement possible son environnement naturel. «Nous avions besoin de capteurs de mesure pour la surveillance du circuit d’eau recirculé, ainsi que d’un système de gestion des données de mesure permettant d’envoyer des alarmes en cas de dépassements de seuils ou de problèmes», témoigne Olivier Sommen, responsable d’élevage à la pisciculture de La Petite Camargue alsacienne. L’association a contacté Endress+Hauser en 2020 pour un partenariat portant sur le matériel. Chaque paramètre de l’eau est analysé, ainsi que les conditions physiques du circuit recirculé comme le débit de l’eau dans la conduite, la pression et le niveau d’eau de la cuve de reprise. Ces données de mesure sont ensuite transmises vers un système de gestion local; l’envoi d’alarmes par SMS en cas de dépassements de seuils bas/hauts ou de défaut sur un paramètre permet également de surveiller et d’anticiper un éventuel dysfonctionnement sur l’ensemble du process.
Capteurs, débitmètres et transmetteurs Parmi les instruments utilisés figurent des capteurs d’oxygène dissous, de nitrates, de pH, de pression, de mesure de niveau; des débitmètres pour la surveillance du débit du circuit et la distribution de l’eau entre les deux bassins; des transmetteurs Liquiline; des enregistreurs pour un affichage local et l’envoi d’alertes. Les données sont envoyées et enregistrées, accessibles à distance via Netilion Value.