Les grands fleuves français pourraient perdre jusqu’à 40 % de leur débit d’étiage d'ici à 2050. Ici le Rhône à Avignon. Crédit : Wikipédia.
Réunis le 9 novembre, en présence de Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, les sept comités de bassin ont apporté leur expertise et leur connaissance du terrain au vaste chantier de planification pour l’eau, lancé par le gouvernement.
Avec le soutien des agences de l’eau, les sept comités de bassin sont en phase action. En 2021, 1,045 milliard d’euros d’aides ont été attribuées par les agences de l’eau pour des opérations contribuant directement à l’adaptation au changement climatique telles que les économies d’eau, la réutilisation des eaux usées traitées, la gestion des eaux de pluie et la désimperméabilisation des sols, la renaturation des rivières et la restauration des zones humides… Pour les comités de bassin, il convient maintenant d’accélérer les investissements, de lever les freins organisationnels et de mobiliser les acteurs locaux pour engager les nécessaires mutations dans les territoires ruraux et urbains.
Réutilisation des eaux usées traitées Sur le volet agricole, les comités de bassin recommandent unanimement de produire avec moins d’eau. Des solutions techniques existent : pilotage de l’irrigation et efficacité des systèmes d’irrigation, lutte contre les fuites, choix de variétés mais aussi de cultures économes en eau et résistantes à la chaleur et au stress hydrique... Premier consommateur d’eau en période d’étiage, les pratiques agricoles doivent aussi évoluer pour limiter l’assèchement des sols (maintien d’un couvert végétal, développement de l’agroforesterie, plantation de haies…) La diversification des productions a également comme avantage d’étaler le besoin en eau. Toutefois, la mobilisation de nouvelles ressources en eau sera nécessaire, qu’il s’agisse de transferts d’eau, de stockage ou de réutilisation des eaux usées traitées, avertissent les comités de bassin.
102 millions d’euros investis en 2021 par les agences de l’eau Cette stratégie d’adaptation du monde agricole est déjà à l’œuvre dans les bassins hydrographiques sous forme de projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE). La finalité est de garantir un partage équilibré entre les usages (eau potable, irrigation, industrie…), tout en laissant un volume d’eau suffisant dans les rivières et les nappes pour leur bon fonctionnement écologique. Les agences de l’eau ont investi 102 millions d’euros en 2021 pour accompagner les territoires. En 2021, sur l’ensemble des bassins hydrographiques de France métropolitaine, 34 millions de m3 d’eau ont ainsi pu être économisés.
Rendre les villes perméables Face aux tensions sur la ressource, rendre les villes perméables est une solution d’adaptation efficace. En France, entre 20.000 et 30.000 hectares sont encore artificialisés chaque année. En 2021, les agences de l’eau ont accompagné financièrement la désimperméabilisation de 205 hectares dans les espaces urbains.
Des dépenses fixées à 12,595 milliards pour la période 2019-2024 Pour la période 2019-2024, le montant pluriannuel des dépenses du 11e programme des agences de l’eau a été fixé à 12,595 milliards par arrêté du 24 juin. Ce plafond a été rehaussé au printemps dernier de 100 millions d’euros supplémentaires par le gouvernement. Les premières mesures de ce chantier de planification écologique, dont le premier chantier est consacré à l’eau, devrait être connues début 2023.