ToxMate, développée par ViewPoint, est une solution de biosurveillance des eaux. Crédit : DR.
L’entreprise rhôdanienne TIL, spécialisée dans l’impression sur tissu, traite ses effluents industriels sur site. Pour vérifier la qualité des eaux rejetées dans le milieu, elle a fait appel à la solution de biosurveillance de ViewPoint.
Implantée à Villefranche-sur-Saône depuis 1894, à quelques encablures au nord de Lyon, l’entreprise TIL (Teintures et impressions de Lyon) est spécialisée dans l’impression sur tissu. Pour ses process de traitement, elle a besoin d’eau, qu’elle capte dans la Saône située à proximité. Cette usine rejetait début 2010 plus de 600.000 m3 d’eau homogénéisée et neutralisée dans la Step de la station d’épuration de l’agglomération. A la suite d’une refonte de la facturation de l’assainissement décidée par les élus de l’agglomération, le directeur général, Jean-Michel Bertrand, s’est rapproché de Veolia pour trouver une solution technique aux effluents de l’entreprise chargés en azote. Veolia aujourd’hui chargé de l’exploitation de la Step de TIL proposait une filière biologique et chimique de traitement avec des cultures fixées de type MBR. L’usine fonctionne 24h24 et 5 jours sur 7.
350.000 m3 d’eau économisée en dix ans La Step a coûté un peu plus de 3 millions d’euros, financée à 50 % par l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse. Elle représente 17 % de la consommation électrique de l’usine, à laquelle s’ajoute le coût des produits chimiques pour les boues et le prix versé à l’exploitant. Un coût en partie récupérée grâce à une redevance moindre payée à l’agence de l’eau. Aujourd’hui les process de l’usine ont évolué avec l’impression numérique à jet d’encre, qui nécessite moins d’eau, et l’entreprise n’a plus de département teinture. Sa consommation d’eau est passée de 650.000 m3 à 300.000 m3/an en dix ans.
Une solution de biosurveillance pour alerter en cas de pollution « Une baisse qui est due aussi à l’amélioration des usages de l’eau », explique Jean-Michel Bertrand. Il y a trois ans, Viewpoint, a proposé ses services à Jean-Michel Bertrand « dans le cadre d’un projet soutenu par l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse », précise Didier Neuzeret, P-DG de ViewPoint. Cette solution de biosurveillance, ToxMate, détecte les micropolluants présents dans l’eau. Grâce à des radix, des sangsues et des gammares, « ce sont au total 48 organismes exposés à l’eau de la Step et filmés par trois caméras qui réagissent et alertent l’exploitant en cas de pollution », pousuit Didier Neuzeret. Ces trois espèces ont la particularité de réagir à des substances différentes et offrent ainsi un spectre assez large des diverses pollutions qui peuvent impacter les milieux.
Une garantie de qualité des rejets Durant l’été 2022, la Saône, à l’instar de beaucoup de rivières, était en étiage, à 1/10e de son niveau normal, et présentait un débit très faible. Des restrictions d’eau ont été émises par la préfecture à partir du mois d’août sur ce secteur. Le directeur en plaidant la conformité des rejets dans la Saône grâce à la Step et la solution ToxMate, garantissant la qualité des rejets et une eau de process restituée à 70 % dans le milieu, a obtenu une dérogation de pompage à 50 %, ce qui a permis à l’entreprise de maintenir sa production malgré les restrictions
PARTAGEZ
Article publié dans
Environnement Magazine n° 1801.