Signature entre le ministre chargé de l'Outre-mer, le conseil régional, le conseil départemental et le SMGEAG. Crédit : ministère des Outre-mer.
Le rétablissement d’un service de l’eau potable régulier et de qualité est une priorité pour l’État en Guadeloupe. Dans la poursuite de cet objectif, le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, a signé le 22 mars à Goyave le contrat d’accompagnement renforcé du syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de Guadeloupe (SMGEAG).
Ce contrat passé entre l’État, le conseil régional, le conseil départemental et le SMGEAG décline précisément jusqu’en 2025 les objectifs concrets fixés au syndicat mixte et contractualise les contributions respectives des partenaires. Les travaux priorisés à court terme, selon un diagnostic partagé, portent à la fois sur les réparations de fuites, qui sont la première urgence, sur la mise à niveau des installations de production d’eau potable et la remise en fonctionnement de l’assainissement. Le chantier est important, il prendra nécessairement plusieurs mois, mais il est engagé. Ce contrat d’accompagnement renforcé permettra de donner de la visibilité sur la mise en œuvre de l’appui de l’État, avec la dotation exceptionnelle de fonctionnement de 27 millions d’euros en 2023 et la mise à disposition de six assistants techniques pour aider temporairement le SMGEAG dans sa structuration. Cette démarche contractuelle, fondée sur les contrats de redressement Outre-mer (Corom), mobilise un soutien de l’ensemble des administrations de l’État.
Difficultés techniques et financières Créé en 2021, le SMGEAG est en proie à de graves difficultés techniques et financières, que la tempête Fiona en septembre dernier a accentué. Au point d’avoir conduit en novembre les acteurs locaux (région, département, SMGEAG) et l’État à signer une feuille de route commune, imposant un plan de retour à l’équilibre financier et une assistance technique de six personnes choisies par l’État. Cette décision fait suite à un rapport confidentiel sur la crise de l’eau en Guadeloupe, daté de 2022, et commandé par l’État qui pointait « l’absence de pilotage », la « défaillance des services administratif et financier » et l’« ingérence du politique » dans la gestion.
Des impayés à hauteur de 50% En janvier, le SMGEAG dressait un bilan de son activité et présentait un plan d’investissement de 50 millions d’euros pour 2023, loin des centaines de millions nécessaires. Le syndicat relevait aussi des impayés à hauteur de 50 %. Des factures non réglées, du fait de l’absence de confiance envers le service. Dans son rapport de mars 2023, la Défenseure des droits préconise de « prononcer un abandon de créances sur les factures aux particuliers émises avant 2021 ». L’Outre-mer bénéficiera en outre de 35 millions d’euros supplémentaires pour faire face aux investissements nécessaires sur leur territoire respectif, a annoncé le chef de l’Etat dans son discours du 30 mars.