Présenté le 20 avril, le projet de station d’épuration Haliotis II se veut une vitrine des innovations écoresponsables en termes d’énergie, de ressources et d’intégration paysagère sur le site, situé face à la baie des Anges à Nice.
 
Afin de répondre à l’accroissement de la population, la capacité d’Haliotis 2 sera portée à 680.000 équivalent-habitants, ce qui lui permettra de traiter les effluents de 6 communes supplémentaires, soit 26 communes au total. La station d’épuration niçoise va subir une cure de rajeunissement à laquelle s’ajouteront quelques équipements destinés à faire entrer le site dans les objectifs fixés par le président de la Métropole Nice Côte d’Azur, Christian Estrosi, c’est-à-dire la sobriété en matières premières et en énergie, la réutilisation des ressources du site sur place, ainsi qu’une parfaite intégration du dispositif dans son environnement. Le nouvel Haliotis produira quatre fois plus d’énergie qu’il n’en consomme aujourd’hui, annonce ainsi Suez, en charge de la construction et de l’exploitation du site. La station s’inscrira dans l’économie circulaire et contribuera au plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) de la Métropole Nice Côte d’Azur.
 
Qualité de l’eau et eau pluviale
Parmi les innovations, les nouveaux traitements mis en place et leur conception évolutive permettront d’anticiper et de répondre aux exigences réglementaires de qualité de l’eau les plus strictes en éliminant 90 % des microplastiques. Il disposera de deux démonstrateurs industriels pour évaluer les traitements contre les micropolluants de 150 m3 par heure (perturbateurs endocriniens, substances
émergentes). Une gestion des réseaux intelligente, basée sur l’intelligence artificielle et l’analyse de données, aura pour objectif de mieux gérer les épisodes de pluie et leurs conséquences. Elle permettra par temps de pluie de lisser les débits traités dans l’usine et d’optimiser le remplissage des bassins Ferber et Arson. Les risques de déversement seront ainsi limités et la qualité des eaux de baignade mieux préservée.
 
REUT dès 2023
La métropole de Nice disposera dès 2028 d’une unité industrielle de réutilisation des eaux usées traitées capable de recycler 5 millions de m3 d’eau par an. Cette installation couvrira les besoins en arrosage des espaces verts et de nettoyage des voiries de la ville de Nice. Dès l’été 2023, une première unité pilote de réutilisation des eaux usées traitées sera créée pour arroser les espaces verts de la ville de Nice.

Valorisation énergétique des boues
Haliotis 2 produira 43 GWh par an de biogaz, qui sera valorisé à 100 % et permettra de produire le gaz nécessaire à la consommation de 11.000 logements ou de faire rouler 290 bus. Les calories des eaux usées traitées avant leur rejet en mer seront récupérées et permettront de produire 27 GWh/an de chaleur pour le Grand Arenas et l’aéroport. Le pouvoir calorifique des boues d’épuration séchées (26 GWh/an) contribuera à la production de chaleur et de vapeur sur l’unité de valorisation énergétique (UVE) de l’Ariane. Le volume de boues produites sera réduit de 70 % par rapport à l’usine actuelle et permettra de diviser par 3 le nombre de camions et par 13 le nombre de km parcourus. Les camions fonctionneront aux carburants verts.
Enfin, l’installation de panneaux photovoltaïques produira 475 MWh par an d’électricité, et assurera une partie de l’autonomie en énergie du bâtiment d’exploitation.
Lors de la mise en service des nouveaux ouvrages, la nouvelle usine comportera plus de 28 tours de désodorisation ultra-performantes capables de traiter 300.000 m3 d’air par heure.
 
Un groupement d’entreprises
Le groupement porté par Degrémont France, filiale du groupe Suez a été retenu en tant que concepteur-constructeur-exploitant dans le cadre d’un marché global de performance (MGP). Figure dans le groupement, les entreprises Razel Bec et Triverio Construction (génie civil) ; Groupe 6 (architecte) ; Artelia et BG Ingénieurs conseils (maîtrise d’œuvre interne) ; Fayat Energie services (électricité et automatismes).