A terme, le complexe de Lescar sera complétement intégré dans son environnement. Crédit : Pau Béarn Agglomération/Suez.
Une première étape vient d’être franchie jeudi 22 juin dans la transformation de l’usine de dépollution des eaux usées de Lescar, près de Pau, en centre de ressources. A terme, cette station à énergie positive devrait fournir 10 ressources et énergies à partir des eaux usées.
Après six mois de conception, 16 mois de travaux et 2 mois de réglages et mise en route, les premières molécules de biométhane produites à partir de boues d’épuration des eaux usées de l’agglomération paloise ont été injectées ce jeudi 22 juin 2023 dans le réseau public de gaz naturel. Démarrée en janvier 2022, la construction des unités de méthanisation et de méthanation fera de l’usine de dépollution des eaux usées de Lescar une véritable station à énergie positive produisant 10 ressources et énergies d’ici à 2024. Les boues autrefois incinérées serviront entre autres à produire du biométhane pour le gaz de ville, mais aussi du biochar utilisé en combustible valorisé dans les réseaux de chaleur de l’agglomération ou bien en compostage pour les cultures. Le CO2 résiduel sera combiné avec de l’hydrogène produit sur place à partir d’électricité renouvelable en partie d’origine photovoltaïque pour en faire du méthane de synthèse.
Une double première mondiale La production de biométhane est maximisée par deux innovations technologiques majeures : l’ultra-déshydratation par carbonisation hydrothermale des boues d’épuration, et la méthanation catalytique de 100 % des émissions directes de CO2. Grâce à cette double-première mondiale et à la mise en œuvre de procédés sobres en énergie, le bilan carbone de l’installation sera sans équivalent. En effet, la méthanation permettra de décarboner l’unité de dépollution des eaux usées, de réduire les émissions de CO2 de l’agglomération de 550t/an et d’abaisser le coût de traitement des boues.
Une deuxième étape en 2024 Les entreprises en charge des travaux (Suez Sogea Environnement, Camborde Architectes, Egis Eau, Cabinet Merlin) abordent maintenant la seconde étape, qui doit s’achever au printemps 2024 : la méthanation du bioCO2 récupéré lors de l’épuration du biogaz. L’opération est co-financée par l’agence de l’eau Adour-Garonne, la Région Nouvelle Aquitaine, l’Ademe, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques et l’Union européenne.