Le comité de bassin et le conseil d’administration Artois-Picardie s’est réuni le 30 juin. À l’ordre du jour figurait notamment la présentation du plan d’actions spécifiques portant sur la réduction des prélèvements annoncés lors du Plan eau. Par ailleurs, à mi-année 2023, l’agence de l’eau Artois-Picardie a déjà investi 39,8 millions d’euros pour améliorer la qualité de l’eau et des milieux aquatiques sur son territoire.
Dans le cadre du Plan eau fixant une trajectoire de sobriété de -10 % des prélèvements en eau d’ici à 2030, le conseil d’administration, présidé par Jérôme Lefebvre, a validé le 30 juin, le principe d’un plan d’actions comprenant 12 dispositifs dont la validation sera échelonnée jusqu’en novembre 2023. À court terme, deux leviers sont mobilisés pour y répondre avec en premier dispositif la poursuite de la mise en œuvre du 11ᵉ programme d’intervention (doté d’un budget de 1,198 milliard d’euros) portant sur la réduction des prélèvements d’eau par l’industrie (réduction des fuites pour les services d’eau aux plus faibles rendements ; interconnexions pour sécuriser l’alimentation en eau potable des territoires ; mise aux normes des stations d’épuration ; les paiements pour services environnementaux). Le deuxième levier met en œuvre un plan d’actions spécifiques afin d’accentuer dès 2024 l’effort de réduction des prélèvements pour l’ensemble des consommateurs d’eau. Parmi celles-ci, 4 millions d’euros supplémentaires seront dégagés pour accompagner le secteur industriel ; des paiements pour services environnementaux visant à préserver les prairies et le déploiement de nouveaux services dédiés à la protection des captages.
3 millions d’euros supplémentaires Trois nouveaux dispositifs ont par ailleurs été validés. L’appel à projets « Résilience de l’agriculture et de ses filières face au changement climatique » est prolongé jusque fin 2024 avec 3 millions d’euros supplémentaires ; l’élargissement des thématiques de l’appel à projets « Fenêtres sur l’eau » pour sensibiliser les jeunes aux enjeux liés à la préservation de la ressource en eau ; l’augmentation du taux de subvention (passant de 50 % à 70 %) pour les études de détermination des volumes disponibles que doivent réaliser les schémas d’aménagement et de gestion des eaux (Sage) d’ici à 2027, ainsi que le financement possible des études préalables réalisées par les collectivités territoriales visant à instaurer une tarification progressive du prix de l’eau ou des critères de performance dans les contrats de délégation de service public. D’autres pistes portant sur l’irrigation, sur la gestion de l’eau dans le parc locatif ou sur l’identification des solutions fondées sur la nature sont en cours de réflexion.
Résilience de l’agriculture comme thématique de l’appel à projets D’autre part, le 23 juin, les membres de la commission permanente des interventions de l’agence de l’eau Artois-Picardie se sont réunis à Douai pour attribuer les aides aux projets des collectivités, entreprises, agriculteurs et associations pour améliorer la qualité de l’eau et des milieux aquatiques du bassin Artois-Picardie. Outre cinq projets en cours (station d’épuration de Beauval ; réduction de la pollution à la source et de la consommation d’eau à hauteur de 54.000 m3 par an de l’entreprise Copalis ; rétablissement de la continuité écologique de la rivière Aa ; la restauration sur le plan hydraulique et écologique de la branche de Croix, affluent du canal de Roubaix ; le renouvellement de près de 6 km de canalisations d’eau potable pour lutter contre les fuites et éviter la perte de 43.000 m3 d’eau par an ), les membres sont revenus sur l’appel à projets « Résilience de l’agriculture et de ses filières face au changement climatique » lancé en juillet 2022.
L’agence de l’eau a décidé de soutenir les 3 projets suivants : Le projet Res’Eau, associant plusieurs instituts techniques et association de producteurs agricoles sous le pilotage de l’association Agro-Transfert RT (Estrées-Mons – 80), dont l’objectif est de fournir aux agriculteurs des ressources pour les aider à construire des systèmes de production plus économes en eau et plus résilients à une moindre ressource en eau ; Le projet Fertiluz, associant plusieurs partenaires sous le pilotage de l’association Bio en Hauts-de-France (Phalempin – 59), qui vise à développer la culture de la luzerne et les filières de valorisation associées dans le bassin ; Un projet porté un groupement d’agriculteurs qui souhaitent développer la culture du chanvre pour le valoriser dans l’industrie textile.