Le 29 août dernier, l’Autorité environnementale (Ae) a rendu son avis sur le projet de parc éolien en mer de Dieppe – Le Tréport (Seine-Maritime). Celui-ci invite l’État à reconsidérer le choix d’emplacement de ce projet, situé en partie au sein d’un parc naturel marin.
« Situé au large des côtes normandes et picardes, [ce projet de parc éolien en mer] présente la particularité qu’un tiers de sa surface se situe au sein d’un parc naturel marin et que le site est proche de zones d’importance internationale pour les oiseaux et pour les mammifères marins ainsi que de zones à enjeu pour la pêche », soulève l’Ae dans son avis.
Il est rappelé que la demande est composée de trois dossiers distincts préparés par chaque maître d’ouvrage, ce qui « entraîne plusieurs conséquences préjudiciables sur le fond et sur la forme », estime l’Ae. A savoir : - « les études d’impact sont trop cloisonnées, la démarche appliquée à chaque dossier reposant principalement sur certaines mesures d’évitement, de réduction et de suivi importantes sans s’inscrire néanmoins dans une démarche « éviter, réduire, compenser » globale » ; - « plusieurs enjeux, effets ou impacts sont appréciés différemment selon les dossiers » ; - « l’analyse des variantes est partielle » ; - « les analyses et documents (impacts du programme, évaluation des incidences Natura 2000) qui ont vocation à tirer des conclusions d’ensemble sous-estiment systématiquement l’addition et l’interaction des effets entre eux et les cumuls d’impact, l’option la plus favorable étant retenue en cas d’incertitude ».
Approfondir l’analyse d’impacts sur les espèces animales
De fait, l’Ae « recommande à l’État de rappeler les raisons qui ont conduit à considérer la zone du projet comme propice, à enjeu modéré, pour le lancement d’un appel d’offres pour un parc éolien en mer et de prendre en compte les espèces protégées en tant que telles, en l’absence de demande de dérogation, pourtant nécessaire ». Concernant l’analyse d’impacts, l’Ae recommande de s’intéresser plus précisément au fonctionnement de la chaîne trophique pour les poissins, les mammifères marins et les oiseaux.
Enfin, « le dispositif de suivi, pour tous les effets potentiellement significatifs, doit permettre de définir des mesures additionnelles, y compris relatives aux modalités d’exploitation du parc, en particulier si ses résultats venaient confirmer les hypothèses les plus défavorables », peut-on lire. Selon l’Ae, le dossier actuel ne permet pas de démontrer l’absence « d’incidence significative dommageable » de ce projet de parc éolien offshore, par rapport aux objectifs de conservation des sites Natura 2000.