Pour la première fois, les professionnels du bois-énergie organisaient, le 23 mai dernier à Paris, une journée de débats consacrée aux enjeux actuels et à venir de la filière. En juin, le ministère de la Transition écologique et solidaire devrait lancer un groupe de travail sur « la première énergie renouvelable de France », selon ses promoteurs.
Le 23 mai dernier, toute la filière professionnelle du bois-énergie* organisait, pour la première fois, une journée « pour débattre et répondre aux questions que chacun se pose sur le développement du bois-énergie : quelles ressources encore disponibles ? Quels impacts sur l’environnement ? Quels atouts pour nos territoires ? ». « Pour nous, le bois-énergie a toute sa place dans la politique de transition énergétique de la France, mais il reste encore insuffisamment reconnu par les pouvoirs publics », plaide Mathieu Fleury, président du Comité interprofessionnel du bois-énergie (Cibe).
A l’heure où la future Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) est en discussion, les représentants de la filière bois-énergie ont tenu à rappeler, par la voix de Pascal Roger, président de la Fédération des services énergie-environnement (Fedene), que « les objectifs nationaux pour le bois-énergie représentent 50 % des objectifs de développement de la chaleur renouvelable avec, pour le bois-énergie collectif et industriel, un doublement de la production de chaleur d’ici 2028. » « Pour le chauffage au bois domestique, complète pour sa part Yann Denance, vice-président de Propellet France, le projet de PPE fixe à 9,5 millions – contre un peu plus de 7 millions aujourd’hui – le nombre de ménages chauffés avec cette énergie renouvelable en 2023 et à plus de 10 millions en 2028.
Les représentants de la filière bois-énergie font savoir en outre que « la consommation de chaleur représente près de la moitié des besoins énergétiques des Français. » Des besoins « couverts actuellement à 19 % par les énergies renouvelables », précisent-ils. Avant de poursuivre : « En 2017, le bois-énergie a représenté 70 % de la production de chaleur renouvelable. » Tous ces arguments convaincront-ils les pouvoirs publics sur l’utilité du bois-énergie, à commencer par le ministère de la Transition écologique et solidaire ? Un groupe de travail devrait être lancé courant juin pour redonner un dynamisme à une filière qui en a bien besoin, à l’heure qui plus est où la taxe carbone fait l’objet de vives contestations.
*Cibe, Amorce, Fedene, FNCCR, FBF, Propellet et le SER.