En France, le secteur immobilier est responsable d’environ 40 % de la consommation d’énergie et de 30 % des émissions de CO₂. Il est donc essentiel pour chaque immeuble de bureaux de se doter d’outils efficaces pour maîtriser, réduire et optimiser ses usages énergétiques. L’enjeu est double : réaliser des économies substantielles tout en répondant aux impératifs climatiques.
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Priorité à la simplicité
Contrairement aux idées reçues, la mise en place d’une GTB (Gestion Technique du Bâtiment) n’est pas toujours la solution la plus adaptée. Ces systèmes, souvent complexes et peu intuitifs, peuvent décourager les utilisateurs. Dans certains cas, des exploitants choisissent même de les désactiver pour reprendre la main manuellement sur les paramètres liés aux ressources énergétiques de l’immeuble. Des solutions alternatives, plus légères et agiles existent et répondent tout aussi bien aux objectifs de performance avec une prise en main plus simple. Elles permettent de collecter des données fiables et fines, puis de les restituer de manière claire et accessible offrant ainsi une meilleure compréhension des usages et facilitent la prise de décision.
Outre l’importance de la fiabilité des données récoltées, il est essentiel que les responsables en charge de ces problématiques, ainsi que tous les utilisateurs potentiels, soient correctement formés au maniement de la solution choisie. Plus le système mis en place sera simple d’utilisation et plus l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) en sera facilitée. N’en doutons pas, le secteur immobilier n’échappera pas à l’irruption de cette technologie majeure. L’IA va s’avérer très utile, notamment en ce qui concerne l’analyse prédictive et l’optimisation de la consommation énergétique des immeubles de bureaux.
Une gestion du système CVC augmentée par l’IA
Grâce à l’IA, il devient possible de prédire et d’optimiser la consommation énergétique, sans intervention humaine, en particulier dans la gestion du système CVC (chauffage, ventilation, climatisation), principal poste de dépense énergétique.
Au sein du parc tertiaire français couvrant une surface de près de 1 milliards de m², il est illusoire de penser que le pilotage de la consommation énergétique pourrait être effectué manuellement. L’irruption de l’lA dans le secteur immobilier est inéluctable et salutaire pour les gestionnaires d’immeubles en charge de ces questions.
Mais, l’intelligence artificielle appliquée à l’immobilier en est encore à ses débuts : il n’existe pas encore de modèle type, et tout reste à construire. Sa pertinence repose avant tout sur la quantité de données qu’elle peut analyser. Plus ce volume de données est important, plus l’IA est en mesure de détecter des schémas, de faire émerger des corrélations et de bâtir des modèles fiables et adaptés. C’est cette accumulation progressive qui lui permet de gagner en précision et en performance. La rapidité avec laquelle les outils d’IA se perfectionnent, évoluent et s’adaptent à leur environnement, au fur et à mesure qu’ils recueillent des données (machine learning), constitue une réponse concrète à cette complexité. Ils offrent ainsi une capacité d’adaptation fine aux spécificités de chaque bâtiment, générant des économies financières et surtout énergétiques.
Un accélérateur de mise en conformité réglementaire
Ainsi, des outils d’IA simples et accessibles pourraient jouer un rôle clé dans la démocratisation des systèmes automatisés, encore trop peu répandus aujourd’hui en raison de leur complexité. Et pourtant, leur déploiement à grande échelle va devenir obligatoire, tant pour répondre aux objectifs de performance énergétique que pour se conformer aux nouvelles exigences réglementaires. Rappelons que depuis le 1er janvier 2025, le décret BACS (« Building Automation & Control Systems ») impose à tous les bâtiments tertiaires dont les équipements dépassent 290 kW (soit pour des surfaces supérieures à 2 500 m²) de s’équiper d’un système d’automatisation et de contrôle. En 2027, la puissance minimale des bâtiments concernés sera même abaissée à 70 kW, correspondant globalement au périmètre défini par le Décret tertiaire.
Dans ce contexte, l’IA peut devenir un accélérateur de conformité autant qu’un levier de performance énergétique, à condition d’être intégrée au travers de solutions conçues par des experts, capables de décrypter les besoins spécifiques de chaque bâtiment, pour garantir une mise en œuvre alignée avec les besoins des propriétaires comme des exploitants.