Ce mercredi 3 juillet, la bioraffinerie de Total à la Mède (Bouches-du-Rhône) a démarré son activité.
Après avoir été très critiqué par les ONG environnementales, le projet de conversion de la raffinerie de la Mède en bioraffinerie lancé par Total en 2015, aboutit en ce début de mois de juillet. La production de biocarburants a démarré dans la nuit de lundi à mardi, avec une capacité de 500.000 tonnes par an. Biodiesel, biojet pour l’aviation, HVO (biocarburant premium) ou encore AdBlue – un additif qui a pour but de réduire les émissions d’oxydes d’azote des poids lourds – seront produits, annonce le groupe pétrolier. Ce dernier rappelle avoir investi 275 millions d’euros dans ce projet, qui a fait débat notamment en raison des sources d’approvisionnement de cette unité. 60 à 70% des huiles traitées seront d’origine végétale, dont 300.000 tonnes d’huile de palme par an, et 30 à 40% seront issues de retraitement de déchets (graisses animales, huiles de cuisson, huiles résiduelles, etc.). « Toutes les huiles utilisées seront certifiées durables selon les critères définis par l’Union européenne » souligne le géant pétrolier dans son communiqué.
L’origine des huiles garantie ?
En mai 2018, quand l’Etat a autorisé Total à convertir cette raffinerie, l’association « Les amis de la Terre » avait réagi : « Total évoque maintenant un plafonnement à 300.000 tonnes d’huile de palme brut, ce qui est colossal. A cela, il faut ajouter les distillats d’huile de palme que Total essaye de présenter comme des résidus. Total deviendrait le premier importateur français d’huile de palme. Aucune certification ne peut garantir que ce projet n’entraînera pas de déforestation comme l’a reconnu la Cour des Comptes Européenne », soulignait alors le coordinateur des campagnes de l’ONG, Sylvain Angerand. Sylvain Angerand faisait référence à un rapport de la Cour des comptes sur le système de certification des biocarburants durables de l’Union européenne, publié en 2016, dans lequel le procédé de certification d’origine des déchets était remis en cause.
Néanmoins, Total précise que les critères de certification « ont été renforcés en 2019 dans le cadre de la révision de la directive sur les énergies renouvelables dans les transports (RED2) : en particulier, l’Union européenne plafonne pour chaque Etat Membre la consommation de biocarburants à base d’huile de palme au niveau de l’année 2019. Elle exige également que la consommation de biocarburants à base d’huile de palme se réduise de façon progressive entre 2024 et 2030 ». Total précise que la liste des moulins d’où provient chaque approvisionnement en huile de palme sera publiée sur la plateforme de la Mède à chaque livraison.