Trente-cinq banques américaines, canadiennes, chinoises, européennes et japonaises, ont financé, entre 2016 et 2019, les énergies fossiles à hauteur de plus de 2.700 milliards de dollars. Depuis l’adoption de l’Accord de Paris, ce financement est en constante augmentation : une hausse de 5% a été enregistrée sur la seule année 2019. « Ces résultats révèlent que les pratiques commerciales des principales banques mondiales continuent de s’aligner avec une catastrophe climatique », s’inquiètent les organismes à l’origine du rapport Banking On Climate Change. Des prêts et souscriptions ont également été effectués auprès de 2.100 entreprises des secteurs du charbon, du pétrole et du gaz au cours des quatre dernières années.
Le rapport précise que les quatre banques américaines JPMorgan Chase, Wells Fargo, Citi et Bank of America représentent à elles seules 30% du financement total des énergies fossiles depuis que l’Accord de Paris a été adopté. En Europe, « Barclays est citée comme la pire, dépassant les autres banques européennes d’une marge de 36% », soulignent les auteurs. « Barclays a versé 118 milliards de dollars dans les combustibles fossiles entre 2016 et 2019 », est-il détaillé.
BNP Paribas, première banque française dans le classement mondial
BNP Paribas est quant à elle sur la première marche du podium français, malgré des engagements pris en matière de politiques restrictives de financement des énergies fossiles. « BNP Paribas a été la pire banque fossile en France au cours des quatre années écoulées depuis l’accord de Paris, avec une marge de 56% (84 milliards de dollars) », est-il précisé. A la seconde place, on retrouve la Société Générale, 22ème du classement mondial, avec 54 milliards de dollars de financement aux énergies fossiles. Viennent ensuite le Crédit Agricole et ses 46 milliards de dollars, ainsi que BPCE/Natixis avec 30 milliards de dollars. Ce qui représente 215 milliards de dollars en quatre ans pour les quatre banques françaises qui figurent dans le classement général.
A noter également que sur le total de 2.700 milliards de dollars, 975 milliards sont allés aux 100 plus grosses entreprises d’extraction de charbon, de pétrole et de gaz, avec une hausse spectaculaire de 40% entre 2018 et 2019.
Les auteurs remarquent néanmoins « une baisse globale du financement des mines de charbon, où les politiques bancaires restreignant le financement sont en place depuis longtemps. Mais le financement du charbon doit baisser beaucoup plus fortement afin d’être progressivement abandonné au cours de cette décennie ».