Pendant la crise sanitaire du Covid-19 et le confinement qu’elle impose, Environnement-magazine.fr propose aux professionnels de partager leur organisation. Journée type ? Quelle organisation au travail ? Comment entrevoir l’après crise ? Brahim Ammar, président de Jeumont Electric, nous explique son quotidien.
- Quelle est votre journée type en confinement ?
La reprise de l’activité de production exige évidement que je sois moi-même présent sur le site. Nous avons instauré un comité de direction quotidien chaque matin à 9h, qui permet d’actualiser les mesures de précautions, et traite de toutes les questions d’organisation du travail et d’échange sur l’état de santé de nos salariés en confinement et de partage d’information en provenance de nos clients et fournisseurs. Ma journée sur le site se termine à 19h, et bien entendu je reste disponible pour adapter en temps réel nos actions en fonction de l’évolution des recommandations des pouvoirs publics.
- Comment adaptez-vous votre activité professionnelle à cette situation inédite ?
La priorité pour nous est d’assurer la continuité des activités essentielles en support à la production électrique d’EDF sur le parc nucléaire, et à la Défense Nationale pour les bâtiments de la Marine que nous équipons. Pour les autres activités, la reprise est partielle, à la mesure de la capacité que nous pouvons mobiliser, basée sur le volontariat des salariés et du niveau d’avancement en production de certains projets cibles, notre priorité étant d’assurer les précautions Covid-19 au niveau requis.
Cette situation inédite nous permet de constater le très haut niveau de responsabilité dont fait preuve l’ensemble du personnel.
- Quels seront, selon vous, les impacts de l’épidémie sur votre entreprise ?
Comme tout le monde, nous serons évidemment économiquement impactés, même si nous ne sommes pas capables de quantifier cela aujourd’hui. Pour autant, nous avons la chance d’avoir une situation financière saine, qui nous permettra de traverser la crise en évitant d’être un facteur d’aggravation économique pour nos fournisseurs, que nous tenons à payer en temps et en heure.
Là où notre visibilité est la plus mauvaise, c’est sur la vitesse à laquelle se fera la reprise, car nous pouvons redouter une crise longue. Dans tous les cas, nous nous adapterons.
- Quelle est la première chose que vous ferez une fois le confinement terminé ?
La seule chose dont je sois sûr, est que les sujets et les urgences seront multiples, et nous ne savons même pas quelle sera la progressivité du déconfinement. Dans tous les cas, notre attention se portera d’abord sur les besoins de toutes les parties prenantes de l’entreprise : notre personnel, nos clients, nos fournisseurs.
- Selon vous, à quoi ressemblera l’après Covid-19 ?
Je suis persuadé que nous tirerons beaucoup d’enseignements de cette crise en matière d’organisation du travail, des rapports avec les partenaires sociaux, et peut-être à commencer par la place du télétravail. Nous constatons que le télétravail, s’il est bien géré et si les outils nécessaires sont disponibles, peut être un mode de fonctionnement efficace et satisfaisant, en tout cas sur des périodes courtes et maîtrisées.
Nous faisons partie du groupe français Altawest comprenant d’autres unités de production. L’ensemble des mesures mises en place sont partagées entre les différents filiales pour mieux capitaliser sur les retours d’expériences et identifier les opportunités qui nous permettrons tous ensemble de nous relancer le plus vite et le plus fort.