La communauté énergétique Harmon’Yeu, « fait partie de la trentaine d’opérations d’autoconsommation collective actuellement en service en France, mais c’est une première car elle intègre plusieurs maisons individuelles productrices et une batterie de stockage commune, à l’échelle d’un quartier », s’est félicité Engie ce jeudi 2 juillet, à l’occasion de l’inauguration de cette expérimentation d’autoconsommation collective.
Ce projet pilote réunit 23 maisons individuelles du quartier de Ker Pissot sur l’île d’Yeu (Vendée). « Ces maisons se partagent de l’électricité 100% solaire provenant de 64 panneaux photovoltaïques installés sur les toits de cinq d’entre elles, pour une puissance totale de 23,7 kWc », explique Jean Bertrand-Hardy, directeur stratégie, business développement et innovation Engie france BtoC. « S’il y a un surplus de production, elle est stockée dans une batterie de 15 kWh installée dans le garage de l’un des consommateurs, pour être réutilisée par exemple le soir, lorsqu’il n’y a plus de production solaire », poursuit-il. Et si la batterie est elle-même saturée, le surplus est stocké « dans les ballons d’eau chaude de six participants pour une utilisation ultérieure », précise Jean Bertrand-Hardy.
Un taux d’autoconsommation de 96%
Par ailleurs, la production et la consommation sont pilotées par un système développé par Tiko : « l’ensemble des données de production, de consommation des foyers, de la batterie, des ballons d’eau chaude, sont récupérées puis envoyées vers l’Energy Management System (EMS), qui optimise toutes les cinq minutes la production et commande l’activation de la batterie ou des ballons d’eau chaude », détaille le directeur stratégie, business développement et innovation Engie France BtoC. Enfin, les membres de la communauté énergétique peuvent visualiser, grâce à une interface, le niveau de production et de consommation solaire à l’échelle de la communauté mais aussi pour leur propre foyer, afin de pouvoir adapter leur consommation. « Harmon’Yeu a un taux de 96% d’autoconsommation – 4% sont donc réinjectés dans le réseau gratuitement – et un taux d’autonomie de 28% », souligne Jean Bertrand-Hardy. 72% des besoins électriques de la communauté continuent donc à être soutirés du réseau d’Enedis. « Il arrive cependant que la communauté soit totalement autonome : le 29 mai dernier, cela a été le cas pendant 4h ! », se félicite-t-il.
Ce projet a été développé par Engie, avec la participation de la mairie de l’île d’Yeu, de l’association Elise, qui propose un accompagnement des particuliers dans les projets de rénovation notamment, le Syndicat départemental d’énergie et d’équipement de la Vendée (SyDEV) et Vendée Habitat. A l’issue des deux ans d’expérimentation, si les participants souhaitent poursuivre la communauté, « un commun accord et de nouvelles modalités seront définies avec Engie », explique Engie. Si la fin de la communauté est décidée, les producteurs pourront racheter les panneaux ou les faire désinstaller.
