Un programme spatial... sur Terre. Le Faroe Islands space program, lancé en partenariat par SKF, fabricant suédois de roulements industriels, et Minesto, entreprise suédoise spécialisée dans l’énergie marine, vise à tirer parti de l’énergie marémotrice – une ressource directement liée à l’attraction lunaire. L’originalité de l’initiative tient à sa désignation : un « programme spatial » dont les opérations sont strictement terrestres.
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Ce premier succès marque le point de départ d’un projet plus ambitieux : la création d’un site marémoteur de 200 MW, capable de couvrir près de 40 % des besoins énergétiques projetés des îles Féroé à l’horizon 2030. L’électricité ainsi produite bénéficierait aux 50 000 habitants et aux 70 000 moutons de l’archipel, dans le cadre d’une transition énergétique menée en collaboration avec l’entreprise publique d’électricité Sev.
« Notre vision est d’atteindre 100 % de génération d’énergie renouvelable d’ici 2030 et nous pensons que l’énergie marémotrice jouera un rôle crucial dans ce parcours », explique Hákun Djurhuus, PDG de Sev. De son côté, SKF met à contribution son expertise technique pour concevoir les systèmes de roulements et d’étanchéité du cerf-volant sous-marin. Ses logiciels permettent également d’optimiser les performances techniques tout en intégrant une évaluation environnementale des solutions mises en œuvre.
Pour Martin Edlund, PDG de Minesto, cette collaboration avec une grande entreprise industrielle est porteuse d’avenir. Il estime que quelque 3 000 sites à travers le monde pourraient accueillir des installations similaires à celles des îles Féroé. Selon lui, un déploiement à grande échelle pourrait compenser entièrement la capacité énergétique mondiale issue de projets charbonniers en développement. À l’heure où les défis climatiques imposent une diversification des sources d’énergie, l’énergie marine apparaît comme une solution locale, renouvelable et stable. D’après Ocean Energy Europe, elle pourrait représenter jusqu’à 10 % de l’électricité consommée en Europe d’ici 2050 et générer jusqu’à 400 000 emplois.