Un rapport publié le 2 décembre par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et cinq grands centres de recherche indique que les pays doivent réduire collectivement la production de pétrole, de charbon et de gaz de 6% par an pendant la prochaine décennie pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris.
La pandémie de Covid-19 a impacté la production d’énergies fossiles : elle aurait baissé de 7% sur l’année. Mais cette tendance risque de ne pas durer si les principaux pays producteurs ne prennent pas de mesures, indique le nouveau rapport « Production Gap ». L’étude a été publiée le 2 décembre par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, le Stockholm Environment Institute, l’IISD, l’Overseas Development Institute, Climate Analytics et le CICERO. Il mesure le gap entre les objectifs de l’accord de Paris et la production prévue de pétrole, de charbon et de gaz des différents pays du monde.
Pour atteindre l’objectif d’1,5°C fixé par l’accord de Paris, la production annuelle d’énergies fossiles devrait baisser de 6%. Entre 2020 et 2030, la production mondiale de charbon devrait descendre de 11%, celle de pétrole de 4% et celle de gaz de 3% par an. Mais les auteurs du rapport observent une tendance inverse : les pays projettent d’augmenter la production d’énergies fossiles de 2% en moyenne par an, ce qui donnerait en 2030 plus du double du volume concordant avec l’accord de Paris.
Selon le rapport, pour pallier l’impact de la crise sanitaire, les pays membres du G20 ont consacré 233.000 milliards de dollars aux activités qui soutiennent la production et la consommation d’énergies fossiles (dont 23.000 milliards de dollars pour la production), contre 146.000 milliards de dollars aux énergies renouvelables à l’efficacité énergétique et aux solutions de transport zéro-carbone. Seule une poignée de pays (dont la France) ont instauré un soutien défini comme « neutre ou positif ».