Le syndicat de paysans demande au gouvernement un moratoire sur la méthanisation. Dans un communiqué, il évoque les problèmes économiques et environnementaux croisés sur le terrain.
Pour la Confédération paysanne, la méthanisation apporte aussi son lot d’ennuis. « Sur le terrain, de nombreux problèmes ont été mis en évidence : renchérissement du foncier, investissements importants sur les fermes qui risquent de figer les systèmes, concurrence entre cultures alimentaire et énergétique, gestion des digestats et risques accidentels sanitaires et environnementaux, notamment au cours des phases d’exploitation et de maintenance », note le syndicat dans un communiqué du 12 janvier. Il s’inquiète de la gourmandise des méthaniseurs : selon lui, « trop de végétaux qui ne sont pas des déchets alimentent les méthaniseurs, au détriment de la souveraineté alimentaire et de la solidarité entre paysannes et paysans. »
La Confédération paysanne estime aussi que « le plafond de 15 % de cultures dites principales est beaucoup trop élevé pour permettre d’éviter des accaparements de terres massifs et les contrôles insuffisants », craignant de reproduire « les erreurs commises avec les agrocarburants ». Le syndicat demande donc un moratoire au gouvernement sur la méthanisation, en plus « des évaluations sur le terrain et une Analyse de Cycle de Vie (ACV) complète, prenant en compte l’ensemble des impacts environnementaux. »
Selon le baromètre Eurobserv’ER, en 2019, les pays membres de l’Union européenne ont produit 106 TWh d’électricité à partir de biomasse solide (+5,8%), et consommé 80,4 Mtep. Cette hausse s’accompagne d’une augmentation de la production d’énergie primaire (96,9 Mtep).