C’est une première ! Le solaire et l’éolien ont représenté conjointement plus de 10 % de l’électricité produite en 2021. D’après l’édition annuelle de la « Global Electricity Review » du think-tank Ember, publié ce 31 mars, 50 pays ont produit plus d’un dixième de leur électricité à partir de l’énergie éolienne et solaire en 2021, « y compris les cinq plus grandes économies du monde ».
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Sept pays franchissent le cap
En 2021, 50 pays ont donc passé le cap des 10 %, contre 43 pays en 2020 et 36 en 2019. Cette étape a été notamment dépassée pour la première fois par sept pays : la Chine (11,2 %), le Japon (10,2 %), la Mongolie (10,6 %), le Vietnam (10,7 %), l’Argentine (10,4 %), la Hongrie (11,1 %) et le Salvador (12,0 %).
D’après le rapport dix pays ont produit plus du quart de leur électricité à partir de l’énergie éolienne et solaire en 2021. Trois pays ont même dépassé 40 % de leur électricité éolienne et solaire : le Danemark en tête avec 52 %, le Luxembourg et l’Uruguay qui ont atteint respectivement 43 % et 47 %.

Par ailleurs, la transformation la plus rapide du réseau électrique depuis la pandémie se produit aux Pays-Bas, en Australie et au Vietnam. De 2019 à 2021, ils ont remplacé plus de 8 % de leur demande totale d’électricité couverte par les combustibles fossiles par l’énergie éolienne et solaire. « En Australie, la part de l’énergie éolienne et solaire est passée de 13 % à 22 %, tandis que la part des combustibles fossiles est passée de 79 % à 70 %. Aux Pays-Bas, elle est passée de 14 % à 25 % en deux ans, tandis que la part des énergies fossiles est passée de 78 % à 63 %. Au Vietnam, cette part est passée de 3% à 11%, contre 73 % à 63 % pour les combustibles fossiles », peut-on lire dans le rapport.
Un recours accru au charbon
Le rapport rappelle que la demande d’électricité a rebondi après la pandémie pour atteindre la plus forte augmentation annuelle jamais enregistrée en 2021 (+1 414 TWh), « ce qui équivaut à ajouter une nouvelle Inde à la demande mondiale d’électricité ». Malgré la croissance record de la production d’énergie éolienne et solaire, seulement 29 % de la hausse mondiale de la demande d’électricité en 2021 a été comblée par ces deux énergies. Les autres sources d’électricité propre n’ont pas profité d’une croissance similaire, dont le nucléaire qui a connu une légère hausse et une baisse de l’hydroélectricité.

Par conséquent, le reste de la production était couvert par des combustibles fossiles, en particulier à partir du charbon qui a connu la croissance la plus rapide depuis au moins 1985 (+9 %). Une augmentation qui s’expliquerait en partie par la flambée des prix du gaz au cours de l’année 2021.
En outre, « l’augmentation des combustibles fossiles a propulsé les émissions de CO2 du secteur énergétique mondial à un niveau record, battant le record précédent de 3 % en 2018 », conclut le rapport.