L'énergie solaire a augmenté de 23 % et l’énergie éolienne de 14 % en 2021.Crédit : Adobe Stock
10 % de l’électricité produite dans le monde en 2021 était issue de l’éolien et le solaire photovoltaïque. Une croissance record de la production d’énergie éolienne et solaire nuancée par l’augmentation du recours au charbon.
C’est une première ! Le solaire et l’éolien ont représenté conjointement plus de 10 % de l’électricité produite en 2021. D’après l’édition annuelle de la « Global Electricity Review » du think-tank Ember, publié ce 31 mars, 50 pays ont produit plus d’un dixième de leur électricité à partir de l’énergie éolienne et solaire en 2021, « y compris les cinq plus grandes économies du monde ».
Les données dévoilées dans le troisième rapport annuel d’Ember montrent que l’énergie solaire a augmenté de 23 % et l’énergie éolienne de 14 % l’année passée. Ensemble, ces deux sources ont couvert 10 % de la production mondiale d’électricité. Une étape qui a été franchie par 50 pays dans le monde, précise Ember, ce qui a permis aux sources d’électricité propre de générer 38 % de l’électricité mondiale en 2021, soit plus que le charbon qui a produit 36 %. « L’énergie éolienne et solaire ont connu la croissance la plus rapide en 2021. Ensemble, elles sont maintenant la quatrième source d’électricité dans le monde », souligne Ember.
Sept pays franchissent le cap
En 2021, 50 pays ont donc passé le cap des 10 %, contre 43 pays en 2020 et 36 en 2019. Cette étape a été notamment dépassée pour la première fois par sept pays : la Chine (11,2 %), le Japon (10,2 %), la Mongolie (10,6 %), le Vietnam (10,7 %), l’Argentine (10,4 %), la Hongrie (11,1 %) et le Salvador (12,0 %).
D’après le rapport dix pays ont produit plus du quart de leur électricité à partir de l’énergie éolienne et solaire en 2021. Trois pays ont même dépassé 40 % de leur électricité éolienne et solaire : le Danemark en tête avec 52 %, le Luxembourg et l’Uruguay qui ont atteint respectivement 43 % et 47 %.
Par ailleurs, la transformation la plus rapide du réseau électrique depuis la pandémie se produit aux Pays-Bas, en Australie et au Vietnam. De 2019 à 2021, ils ont remplacé plus de 8 % de leur demande totale d’électricité couverte par les combustibles fossiles par l’énergie éolienne et solaire. « En Australie, la part de l’énergie éolienne et solaire est passée de 13 % à 22 %, tandis que la part des combustibles fossiles est passée de 79 % à 70 %. Aux Pays-Bas, elle est passée de 14 % à 25 % en deux ans, tandis que la part des énergies fossiles est passée de 78 % à 63 %. Au Vietnam, cette part est passée de 3% à 11%, contre 73 % à 63 % pour les combustibles fossiles », peut-on lire dans le rapport.
Un recours accru au charbon
Le rapport rappelle que la demande d’électricité a rebondi après la pandémie pour atteindre la plus forte augmentation annuelle jamais enregistrée en 2021 (+1 414 TWh), « ce qui équivaut à ajouter une nouvelle Inde à la demande mondiale d’électricité ». Malgré la croissance record de la production d’énergie éolienne et solaire, seulement 29 % de la hausse mondiale de la demande d’électricité en 2021 a été comblée par ces deux énergies. Les autres sources d’électricité propre n’ont pas profité d’une croissance similaire, dont le nucléaire qui a connu une légère hausse et une baisse de l’hydroélectricité.
Par conséquent, le reste de la production était couvert par des combustibles fossiles, en particulier à partir du charbon qui a connu la croissance la plus rapide depuis au moins 1985 (+9 %). Une augmentation qui s’expliquerait en partie par la flambée des prix du gaz au cours de l’année 2021.
En outre, « l’augmentation des combustibles fossiles a propulsé les émissions de CO2 du secteur énergétique mondial à un niveau record, battant le record précédent de 3 % en 2018 », conclut le rapport.