Welfarm craint l'imposition de la claustration aux bovins. Crédit : Adobe Stock
Le biogaz apparaît comme une alternative durable pour sortir de l’indépendance au gaz russe. Néanmoins, l’augmentation de la production ne doit pas se faire au détriment du bien-être animal, défend l’association Welfarm pour la protection des animaux de la ferme.
Dans le cadre de son plan REPowerEU, la Commission européenne a indiqué sa volonté de doubler son objectif de production de biométhane à partir de déchets issus de l’industrie agricole pour le porter à 35 milliards de mètres cubes par an à l’horizon 2030. L’association Welfarm fait part de ses inquiétudes dans une lettre adressée le 07 avril à l’ensemble des distributeurs de gaz, pour « les mettre en garde contre les risques que fait peser » une production excessive du biogaz sur le bien-être animal.
Le processus de méthanisation nécessite l’apport d’une large quantité d’effluents d’élevage. Guidés par des annonces en faveur d’une augmentation forte et rapide de la production de biogaz, certains éleveurs à la recherche d’une performance maximale peuvent « être tentés d’imposer la claustration à leurs animaux et de réduire leur accès au plein air », s’alarme Welfarm.
Un point de vigilance qu’évoque également le Sénateur d’Ille-et-Vilaine Daniel Salmon dans un rapport d’information portant sur « la méthanisation dans le mix énergétique, enjeux et impacts ». Selon ce dernier, « L’objectif de récupérer un maximum d’effluents d’élevage peut conduire à garder le cheptel en stabulation tout au long de l’année et le nourrir en permanence à l’auge ».
Concilier production et protection
Sans s’opposer à la méthanisation, l’association insiste sur la protection de millions d’animaux d’élevage potentiellement affectés par la production de biogaz. « Les animaux d’élevage ne doivent pas être assimilés à de simples fournisseurs d’effluents », avance-t-elle dans cette lettre.
De ce fait, elle appelle les éleveurs et producteurs à garantir l’accès au plein air avec pâturage pour tous les animaux. « Le pâturage permet en effet de valoriser des surfaces non cultivables et des protéines (fourrages) non consommables par les humains. Cela mène donc à une plus grande résilience, précisément le but recherché actuellement », conclut-elle.