Selon l’opérateur GRTgaz, depuis le 1er août, la consommation française de gaz a baissé de 12,4 % par rapport à la même période en 2018.
Les efforts de sobriété portent leurs fruits. D’après le tableau de bord de la consommation française de gaz pour l’hiver 2022-2023 publié par GRTgaz, depuis le 1er août 2022, la consommation au 11 décembre 2022 a baissé de 12,4 % par rapport à la même période en 2018. Cette baisse est de 10,5 %, en neutralisant les effets climatiques.
Pour son rapport, GRTgaz a retenu la consommation française de l’hiver 2018-2019, hiver antérieur à la crise sanitaire marqué par « des moyennes de saison sans vague de froid particulière ». Le récent tableau de bord, qui intègre la consommation brute de gaz ainsi que celle corrigée du climat, montre ainsi une baisse de consommation qui s’élève à 12,4 %. En détail, c’est la consommation de gaz des industriels raccordés au réseau de transport qui a baissé de 22,1%, et celle des clients raccordés aux réseaux de distribution (-14,1 %). Ces baisses sont « compensées par une hausse de la consommation des centrales électriques au gaz très sollicitées pour pallier les indisponibilités du parc nucléaire (+43,5% : le système gazier joue pleinement son rôle pour assurer l’équilibre du système électrique français) », précise l’opérateur.
Sobriété subie ou choisie ?
GRTgaz avance deux facteurs explicatifs de cette baisse des consommations brutes. Elles seraient en partie due à des températures supérieures aux normales de saison, octobre 2022 ayant été le mois le plus chaud jamais enregistré par Météo France. Cet effet climat « représente un peu moins de 2 % de baisse des consommations brutes », souligne l’opérateur.
Le changement de comportement aurait également joué un rôle dans cette baisse. L’effet sobriété aurait conduit la consommation finale corrigée du climat (c’est-à-dire hors production électrique) à baisser de 17,1 % depuis août par rapport à la même période en 2018. « Une prise de conscience collective amène les utilisateurs de gaz à une réduction de leurs consommations non indispensables (sobriété choisie). De plus, le niveau élevé des prix de l’énergie a incité les consommateurs, en particulier ceux qui ne bénéficient pas d’un bouclier tarifaire, à réduire leur consommation de gaz (sobriété subie), certains industriels ayant même été amenés à arrêter temporairement leurs unités de production », conclut GRTgaz.