La journée du Bois-Énergie, organisée le 06 juin dernier à Paris sous le haut patronage de Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, et d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a rassemblé près de 300 participants.
Transition énergétique, résilience des forêts et valorisation des ressources locales…autant de thématiques en lien avec le bois énergie ont été traitées lors de la troisième édition de la journée du Bois-Énergie , 06 juin à Paris. Cet événement, co-organisé par plusieurs acteurs de la filière forêt-bois, a réuni près de 300 participants représentant l’État, les élus locaux, les services des collectivités, les industriels et les professionnels du secteur.
Lors de l’introduction de cette journée, Luc Pelkmans, coordinateur technique d’IEA Bioenergy, a souligné la nécessité d’avoir une vision globale pour confirmer le rôle essentiel du bois-énergie dans la transition énergétique. Il a insisté sur l’importance d’examiner la bioéconomie, la gestion durable des forêts et l’impact de cette gestion sur la lutte contre le changement climatique.
Le bois-énergie accompagne la résilience des forêts
Il est également question de la préservation de la forêt française qui fait face depuis plusieurs années aux conséquences du dérèglement climatique. Dans ce cadre, les acteurs de la filière forêt-bois ont rappelé lors de cet évènement leur mobilisation pour assurer la croissance des peuplements tout en préservant les écosystèmes forestiers en tant que puits de carbone. En soutenant les propriétaires forestiers, il est possible de maintenir une gestion durable des forêts, de valoriser les produits bois et de générer des revenus pour les propriétaires. Pour Fanny-Pomme Langue, CEPF, « il est indispensable de soutenir les propriétaires forestiers afin qu’ils ne se découragent pas, environ 16 millions de propriétaires forestiers privés sur 60% de la surface forestière européenne ».
Le bois-énergie valorise une diversité de ressources locales
L’utilisation du bois-énergie permet de valoriser différentes ressources locales. Actuellement, 48 % du bois-énergie provient de la gestion forestière et 28 % des industries de transformation du bois. « On a la matière à disposition, nous sommes auto-suffisant en chaleur, cela permet d’augmenter notre capacité de séchage. Et puis comme nous avons la matière, nous allons aussi produire des bûches densifiées », a souligné Grégoire Juillot, Scieries réunies du Chalonnais – SRC. D’autres sources d’approvisionnement, telles que l’entretien des bocages et haies ou le recyclage du bois en fin de vie, sont encore à développer. Des études récentes ont montré l’importance des haies en tant que réservoir de biomasse et soulignent le potentiel de développement de cette ressource. « Pour la première fois en France, on a commencé à évaluer le stock de biomasse dans les haies. On a travaillé sur 30 départements les plus bocagés qui représentaient 2/3 des haies en France. On a estimé un volume de bois à 240 millions de mètres cubes et on était en fait assez surpris », a commenté Antoine Colin, IGN France. De son côté, Florin Malafosse, Solagro a jouté : « le bois-énergie est un co-bénéfice pour la gestion des haies. C’est tout à fait intéressant de s’appuyer sur l’utilisation de bois-énergie pour stimuler le retour à l’augmentation du linéaire de haies ».
Pour conclure cette journée, les acteurs de la filière appellent à valoriser tous les atouts du bois-énergie dans les stratégies énergétiques afin de renforcer l’économie circulaire des territoires et l’indépendance énergétique. Pour Stéphane Magot, représentant Amorce, FNCCR, Président du SYDED du Lot et vice-président du CIBE : « il est temps d’arrêter le STOP and GO et de passer à la planification ».