Un état des lieux des besoins en main-d’œuvre et en formation a été réalisé par le projet DEF’Hy.
Le projet DEF’Hy, présenté en février 2023 lors du salon Hyvolution, a tenu sa promesse, et a publié en septembre un diagnostic des compétences-métiers et formations de la filière hydrogène. L’objectif : anticiper et accompagner la montée en puissance du secteur. Le projet est piloté par France Hydrogène, l’AFPA, EIT Innoenergy, Pôle emploi, RCO-le Réseau des Carif-Oref et Adecco Digital France.
Le bilan est sans appel : les offres d’emploi liées à l’hydrogène explosent. Le secteur devrait être à l’origine de plus de 100.000 créations d’emplois directs et indirects d’ici 2030. Actuellement en pleine phase d’industrialisation, le secteur comptabilise 3500 emplois directs en 2021 et 5800 en 2022. La dynamique croissante se confirme côté offres d’emploi avec 6800 offres liées à l’hydrogène recensées en 2022 soit une augmentation de 77% par rapport à 2019.
Des recrutements en trois phases
L’étude identifie trois pics de recrutements d’ici à 2030. De 2023 à 2025, l’innovation et le développement des projets nécessiteront de faire appel très majoritairement à des ingénieurs et des développeurs d’affaires (80%) aux niveaux de qualifications élevés (bac +5) mais également à quelques métiers techniques qui interviennent dans cette phase de conception. Aujourd’hui, le métier de chef de projet est le plus recherché, représentant 17% de l’ensemble des offres d’emploi.
Entre 2026 et 2028, le démarrage et la mise en service des projets feront progressivement monter le besoin en techniciens jusqu’à 40%, plus particulièrement pour la mobilité en amont du déploiement des projets, avec la mise en place des véhicules et des stations.
Enfin la période 2028-2030 sera celle de la stabilisation, avec une filière industrielle qui fera appel à 80% de techniciens pour exploiter et maintenir ses installations avec des profils aux niveaux de qualifications moins élevés.
Pénurie de la main-d’œuvre et développement des formations
Compte tenu des besoins grandissants, la filière est aujourd’hui sous tension. Les entreprises mettent en avant un besoin de connaissances spécifiques à l’hydrogène et son écosystème mais aussi de nombreuses compétences communes à l’industrie, auxquelles font déjà appel les filières batteries et nucléaire par exemple, avec un besoin d’adaptation aux spécificités de l’hydrogène, notamment an matière de sécurité.
Point positif : pour répondre à ces besoins, l’offre de formation est en développement et en pleine structuration. Avec 216 formations recensées, du module de sensibilisation aux formations connexes, l’offre existe mais souffre d’un défaut de visibilité et de lisibilité : 65% des entreprises les jugent insuffisantes malgré leur nombre et leur diversité.
Les modules de sensibilisation ou d’acculturation représentent 25% de l’offre. Seules 35% des formations sont certifiantes, signe d’une offre en construction, et moins d’une dizaine d’entre elles ont trait à la sécurité, pourtant indispensable aux salariés.