Payez-vous 800 % de plus que votre voisin lorsque vous rechargez votre voiture électrique ? Possible, alerte UFC-Que Choisir dans une étude publiée fin novembre. L’association dénonce, dans un rapport sur les bornes de recharge, un système de tarification « opaque », qui conduit à des dérives.
Des écarts de prix jusqu’à plus de 800 % entre deux opérateurs : tel est le constat de l’association UFC-Que Choisir, qui a publié une étude le 27 novembre sur les bornes de recharge.
L’association de consommateurs dénonce la « grande confusion » qui règne autour des tarifs des points de recharge accessibles au public. Elle signale des prix de plus en plus « complexes et variables » qui encouragent une certaine opacité. Les tarifs dépendent en effet aujourd’hui de plusieurs facteurs, définis selon chaque opérateur, comme « de la puissance de la borne, de sa localisation, de l’opérateur de mobilité, du temps de stationnement ou encore de l’abonnement souscrit auprès de l’opérateur de mobilité ou d’un opérateur de cartes de recharge multi-opérateurs », détaille l’association.
Résultat : les écarts entre deux opérateurs peuvent être faramineux. Des écarts de plus de 830 % sur une borne de faible puissance, de plus de 380 % sur une borne de moyenne puissance et de plus de 190 % sur une borne ultra-rapide sont constatés entre le prix le plus avantageux et le plus élevé, soit entre deux opérateurs de mobilité. La recharge d’une Peugeot e208 coûte entre 7,35 € et 68,77 € à Lyon sur une borne lente, entre 7,19 € et 35,82 € sur une borne intermédiaire et entre 14,67 € et 36,9 € sur une borne ultrarapide.
Encadrer les prix
L’association propose plusieurs mesures pour mieux informer les consommateurs. Elle demande notamment un affichage obligatoire et harmonisé des tarifs de la recharge électrique et l’exclusion des composants de prix autres que le kilowattheure et le stationnement pour l’ensemble des bornes de recharge accessibles au public. Elle appelle également à généraliser l’accès au paiement par carte bancaire pour les usagers, alors que les opérateurs privilégient aujourd’hui un paiement via des cartes de recharges.
Un déploiement trop lent des bornes de recharge
L’UFC-Que Choisir dénonce également un déploiement trop lent des bornes de recharge. Alors qu’un plan initié en 2015 prévoyait 100 000 points de recharge accessibles au public en 2020, l’objectif n’a été atteint qu’au premier semestre 2023.
Pour atteindre le cap 400 000 bornes en 2030, l’association appelle à un déploiement plus rapide des infrastructures.