Dès mars, la Commission européenne doit publier un acte délégué définissant précisément ce que recouvre l’hydrogène bas carbone. Cette étape cruciale, qui vise à établir des règles pragmatiques et équitables – notamment pour les RFNBOs (Renouvelable Fuels of Non‐Biological Origin) –, est perçue comme indispensable pour lever les incertitudes qui entravent l’expansion de la filière. En fixant un cadre clair, l’Union offre ainsi aux industriels et investisseurs les garanties nécessaires pour envisager, sans crainte, les investissements de demain.
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Le pacte ne se limite pas à une révision normative. Il se dote également d’un arsenal financier résolument moderne et ambitieux. Parmi les mesures phares, le lancement d’un programme pilote dédié aux Power Purchase Agreements (PPA) pour les industries énergo-intensives se profile comme une bouffée d’oxygène dans un contexte énergétique tendu. Par ailleurs, le lancement de la troisième tranche de la « Hydrogen Bank », associé à la Banque de la décarbonation industrielle (dotée d’une capacité de financement de 100 milliards d’euros) et à un cadre simplifié pour les aides d’État, incarne la volonté de favoriser un accès équitable aux financements, tout en préservant une concurrence saine entre les acteurs du secteur. Selon les informations
Maîtriser les risques pour sécuriser l’avenir industriel
Conscients que l’innovation technologique s’accompagne inévitablement de risques, les architectes du pacte misent sur des mécanismes de garantie novateurs. La proposition d’instaurer une CleanTech Guarantee Facility, susceptible de couvrir une partie des risques de performance liés aux électrolyseurs, témoigne de cette approche proactive. De surcroît, le nouveau « Hydrogen Mechanism » promet de faciliter l’intermédiation entre les fournisseurs et les acheteurs d’hydrogène, permettant ainsi de conclure les contrats indispensables au bouclage financier des projets les plus ambitieux, peut-on lire dans un communiqué de France Hydrogène.
Une Industrie à l’épreuve de la concurrence internationale
Face à une concurrence féroce – tant en provenance d’Asie que des États-Unis – l’Europe entend non seulement réduire son empreinte carbone, mais aussi protéger sa souveraineté industrielle. La révision du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et la mise en place de marchés pilotes bas-carbone dans des secteurs stratégiques tels que l’acier ou les engrais sont autant de mesures destinées à garantir la compétitivité des entreprises européennes. « Il s’agit de bâtir une industrie propre qui soit à la fois innovante et résiliente, capable de rivaliser avec les géants mondiaux tout en respectant nos engagements climatiques, » souligne Philippe Boucly, président de France Hydrogène.
L’hydrogène, vecteur d’une énergie sans émissions de CO₂ à l’usage, se trouve aujourd’hui à l’épicentre d’un débat passionné. Si les défis restent nombreux – notamment en termes de réduction des coûts et de sécurisation des approvisionnements – le pacte apparaît comme un signal fort de la volonté européenne de conjuguer développement industriel et transition énergétique. Il ne s’agit plus seulement d’un pari technologique, mais d’une véritable révolution dans la manière d’envisager l’avenir de notre industrie européenne.