Dans la lignée des engagements qu'a pris le transport aérien en janvier après le Grenelle de l'environnement, le groupe Air France a annoncé, le 9 juin, une série de mesures destinées à réduire l'empreinte carbone de son activité d'avionneur européen. Son objectif est de parvenir à une consommation moyenne de 3,7 litres de carburant par passager aux 100 km en 2012, contre 3,95 litres en 2006. Comment ? En jouant sur tous les tableaux, au sol comme dans le ciel. D'abord, en poursuivant le renouvellement de sa flotte : « De 1998 à 2012, Air France aura sorti 424 appareils et rentré autant de nouveaux, moins gourmands. Une économie de 890 000 tonnes de kérosène », chiffre Pierre Velay, directeur de la flotte. Ensuite en soutenant la recherche dans les moteurs du futur (1,3 milliard d'euros par an, selon Air France). Enfin en traquant tous les gaspillages, que ce soit au roulage (en quittant le plus tard possible la porte d'embarquement), en vol (optimisation des trajectoires) et aux approches (une descente continue sans paliers consomme moins). La réduction de la masse emportée n'est pas oubliée, qu'il s'agisse de doser le kérosène au strict minimum ou d'alléger les équipements de bord. Le voyageur sera invité à compenser son trajet après avoir calculé son empreinte CO2 sur Internet. La compagnie compte aussi sur l'effet dissuasif de la flambée du pétrole. « La rareté énergétique est un puissant vecteur de vertu écologique », a déclaré Jean-Cyril Spinetta, président du groupe, qui a pris position pour l'inclusion de l'aviation dans la Bourse aux quotas de CO2, à condition qu'elle soit mondiale.