De plus en plus d'entreprises ou de collectivités font ou vont devoir faire un bilan carbone. Il est possible de le réaliser en interne, à condition d'avoir suivi la formation dispensée par l'Ademe, créatrice de la méthode. On peut aussi faire appel à un prestataire extérieur formé et figurant sur la liste de l'agence. Une aide financière de la moitié du coût est parfois accordée, surtout aux PME, dans la limite de 7 500 euros.
La tâche principale consiste à recueillir les données qui nourriront le tableur. Pour cela, il faut forcément une personne en interne pour coordonner cette recherche. « Il faut impliquer tous les services concernés par ces données : les achats, bien sûr, pour tous les matériaux entrants, mais aussi les usines, pour connaître les consommations internes, la chaîne d'approvisionnement, afin de savoir comment et sur quelle distance les produits sont transportés, et la direction des ressources humaines, pour toutes les questions liées au transport des salariés », explique Cécile Lovichi, responsable environnement chez Bonduelle, qui a réalisé le bilan carbone de l'ensemble du groupe. Il faut donc trouver dans chaque service une personne capable de faire remonter les données pertinentes... et la convaincre de l'importance de cette tâche.
Un bureau d'études peut aussi se charger de cette recherche de données. « Notre travail est plus efficace lorsque la démarche est déjà engagée, et que tous les métiers y adhèrent, indique Éric Labouze, directeur du bureau d'études Bio Intelligence Service. Il suffit qu'un des métiers ne joue pas le jeu pour que cela retarde l'étude de plusieurs mois. L'idéal est que toutes les personnes susceptibles d'aider au bilan carbone participent à la réunion de lancement. »
La personne coordinatrice idéale au sein de la société a une formation environnementale et technique : elle connaît aussi bien la logique industrielle et le fonctionnement interne de sa société que les questions énergétiques. Elle sait également motiver les différents services. Ses connaissances techniques lui permettent de déterminer quelles informations sont importantes et quelles autres sont négligeables et peuvent être remplacées par des données « moyennes » fournies par l'Ademe. « Pas besoin de passer des jours à chercher des données précises sur des postes dont les émissions sont négligeables », explique Cécile Lovichi.
Une fois les données récoltées, le plus gros du travail est fait. Reste à les analyser, c'est-à-dire à faire ressortir les activités responsables des principales émissions de gaz à effet de serre, et les voies d'amélioration. Certaines entreprises l'utilisent même comme outil de pilotage de leurs démarches environnementales. Là, un regard extérieur à l'entreprise peut parfois être utile pour suggérer et accompagner les actions à mettre en oeuvre pour réduire les émissions. Sans oublier, bien sûr, de communiquer les résultats, tant le bilan carbone est un formidable outil de sensibilisation des salariés.