La révision du plan de déplacements urbains (PDU) de l'agglomération toulousaine s'élabore dans une situation tendue. Alors que la gauche dirigeait déjà le conseil général et les grandes villes périphériques, sa prise de la mairie de Toulouse en 2008 aurait dû tout simplifier. C'était sans compter une situation financière difficile et un désaccord entre collectivités sur le prolongement du métro. « Nos partenaires ont tort de s'obstiner sur le métro, mettait en cause Pierre Cohen, le maire de Toulouse, partisan d'un fort développement du tram. Il est inimaginable de continuer comme ça, avec 1,4 milliard de dettes et autant de dépenses pour l'avenir. » Le syndicat mixte des transports en commun de l'agglomération toulousaine, Tisséo-SMTC, peine en effet à financer ses nouveaux projets depuis la sortie du conseil général de ses instances, il y a trois ans. « Si on veut vraiment faire du transport en commun digne de ce nom, si on veut aller vite et loin comme à Bordeaux ou à Nantes, on doit dépasser le syndicat Tisséo, car ses partenaires sont insuffisants », poursuivait Pierre Cohen. En attendant une éventuelle évolution de l'instance en charge des transports, la révision du PDU avance, malgré tout. Le document d'étape, qui essaye d'intégrer les demandes des différentes collectivités, a été examiné en juillet et permettra de consulter les personnes publiques associées, avant l'enquête publique du printemps 2010. Son objectif est d'accroître la part de transports en commun de 16 à 23 % à l'horizon 2020 et de réduire celle de la voiture de 79 à 70 %. « Toute la croissance des déplacements liée à l'augmentation de la population doit être absorbée par les transports en commun », explique Stéphane Coppey, le président de Tisséo. Que ce soit en tramway ou en métro.