Diagnostic, plan d'action, communication à l'envi, évaluation et suivi... La recette des plans de déplacements d'entreprise (PDE) est désormais connue et éprouvée. « La gouvernance du projet est un élément clé du succès de la démarche. Elle passe par la désignation d'un chef de projet, dont le rôle sera de faire vivre le PDE, la constitution d'un comité de pilotage et de groupes de travail », souligne cependant en substance un petit guide publié en avril 2008 par Entreprises pour l'environnement ( EPE). Rouage essentiel, le chef de projet est le plus souvent issu des services environnement, développement durable ou transport, mais peut également être rattaché à la direction générale, aux ressources humaines...
Si l'entreprise peut recourir à l'assistance d'un prestataire spécialisé, elle doit surtout s'appuyer sur son personnel et se choisir un coordinateur en interne, à la légitimité incontestable et aux compétences managériales reconnues. « Attention, il ne doit pas se retrouver isolé, mais travailler en équipe. Au cours des premiers plans que nous avons accompagnés, nous avons vu beaucoup de chefs de projet "ramer" tout seuls. Leur charge de travail est énorme. Il leur faut aller chercher des partenaires et des ressources dans un domaine qui leur est généralement inconnu », indique Jean-Yves Marie-Rose, chargé de mission transport et mobilité à l'Ademe Île-de-France. Le chef de projet doit donc s'appuyer sur un comité de pilotage rassemblant la direction et les représentants des différents services de l'entreprise ainsi que les partenaires sociaux (comité d'hygiène, syndicats...) et extérieurs.
Des groupes de travail, éventuellement thématiques, peuvent compléter le dispositif. « L'objectif est de pouvoir mobiliser les personnes ressources en fonction des besoins : le service juridique pour une modification du règlement intérieur, la direction financière pour des questions budgétaires... Nous encourageons également les porteurs de projets à utiliser leurs propres compétences. Une entreprise d'informatique pourra ainsi créer son propre logiciel de covoiturage... », note Jean-Yves Marie-Rose. L'entreprise ne doit cependant pas hésiter à solliciter des partenaires extérieurs : délégations régionales de l'Ademe, qui proposent une aide technique et financière, chambres de commerce et d'industrie (CCI), qui peuvent notamment faciliter les regroupements dans le cadre de plans inter-entreprises de plus en plus nombreux, ou encore l'agence locale de mobilité ou l'autorité organisatrice des transports. « À Rouen, au Havre et à Caen, nous avons élaboré le questionnaire de la phase diagnostic avec le soutien et les conseils d'un expert de l'Ademe et des services mobilité des agglomérations concernées », explique Claude Taleb, chef de projet PDE chez Orange-France Telecom Normandie. Du grand patron, qui se doit de montrer l'exemple, au stagiaire, l'implication de tous dans la durée est par ailleurs indispensable. « La communication interne est essentielle. Les journées nationales comme la Fête du vélo ou la Semaine de la mobilité sont des occasions de rencontres avec tous les acteurs qui allient sensibilisation aux grands enjeux, découverte des services et des produits nouveaux, et convivialité », conclut Claude Taleb.