C'est un Jean-Louis Borloo manifestement soulagé qui a passé le flambleau à Nathalie Kosciusko-Morizet. Un retournement de situation que l'ancienne secrétaire d'Etat à l'Ecologie a goûté avec plaisir. Son différend avec l'ancien ministre d'Etat lui avait valu d'être affectée à l'Economie numérique lors d'un précédent remaniement. Se retrouver à la tête du ministère du Développement durable doit représenter une belle revanche, même si la cordialité qui s'est exprimée entre entrants et sortants sur le perron de l'hôtel de Roquelaure n'était manifestement pas feinte, ainsi que l'émotion au sein du cabinet et des employés de l'ex "super ministère" voulu en son temps par Nicolas Sarkozy. Reste que Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) hérite d'un ministère au périmètre rétréci, amputé du secteur de l’énergie, confié à Eric Besson, nommé ministre auprès de Christine Lagarde. Deuxième bémol, NKM ne bénéficiera plus du statut de ministre d'Etat. Et comme le nouvel intitulé le laisse présager, le nouveau ministère de l’Ecologie, du développement durable, des transports et du logement n'aurait plus en charge le secteur de la mer, ce qui pose des questions sur la poursuite du processus du Grenelle de la Mer. A ses côtés, Benoist Apparu demeure en charge du logement, et Thierry Mariani prend en charge les transports. Qu'adviendra-t-il des décrets d'application de la loi Grenelle 2 ? La reprise en main par Bercy de l'Energie n'augure-t-elle pas des temps difficiles pour les energies renouvelables, et notamment l'éolien offshore qui attend un important appel d'offres? Autant de malaises qui devront vite être dissipés par les pouvoirs publics s'ils tiennent à rassurer les acteurs de l'économie verte.
JPB