Mulhouse met en service, le 12 décembre, le premier « vrai » tram-train de France. Conformes à l'appellation, les rames fabriquées par Siemens le sont au sens où elles seront les premières à transporter des voyageurs à la fois sur le chemin de fer classique et sur les voies du tramway urbain, rendant imperceptible à l'usager le changement de tension électrique. Elles circuleront sur 20 km, dont 4 de voies nouvelles de transition entre les deux modes, en parallèle à l'axe routier particulièrement engorgé (20 000 véhicules particuliers par jour) qu'elles ont pour mission de soulager à hauteur de 15 à 20 % : la RN 66 jusqu'à Thann, au coeur de la vallée sous-vosgienne de la Thur. La population riveraine pourra se rendre sans voiture dans Mulhouse trois fois par heure : une fois par le TER classique directement jusqu'à la gare, deux fois par le tram-train qui l'amènera aux différentes stations du centre-ville. Importée de l'Allemagne voisine, l'ingénieuse combinaison doublera la fréquence de desserte entre Thann et Mulhouse. C'est aussi un doublement de fréquentation, soit 5 000 voyages supplémentaires par jour, que se fixent à terme les deux tandems maîtres d'ouvrages-exploitants : Région Alsace et SNCF pour la partie ferrée, communauté d'agglomération de Mulhouse et Soléa (groupe Transdev) pour la partie tram. Mais le caractère inachevé du projet pourrait contrarier l'ambitieux objectif : le tram-train a été arrêté - provisoirement ? - au milieu de la vallée afin de limiter son coût à 147 millions d'euros. Au-delà de Thann, il faudra donc un train, une rupture de charge qui peut se révéler dissuasive.