Paola Bénéton,
responsable marketing de Modulowatt Ingénierie
Intelligente. En 2020, je pense que la voiture électrique se sera développée et qu'elle s'articulera avec les autres moyens de déplacements, collectifs ou individuels, en fonction des besoins. La voiture, qu'elle soit ou non partagée, sera communicante, interactive, intelligente, et elle offrira par le biais des bornes de recharge de nouveaux services : boîte aux lettres, téléchargement de films, de jeux vidéo, mais peut-être aussi la livraison de courses faites en ligne. Cette « iCar » sera à la voiture ce qu'est l'iPhone au téléphone. Nous n'avons encore rien vu, et 2020, c'est demain !
David Mignan,
directeur technique de DBT
Partagée. Je me souviens d'un magazine quand j'étais ado, Astrapi, qui présentait la voiture de l'an 2000, elle ne volait pas mais presque ! La voiture, demain, je la vois en autopartage. Je pense qu'il y aura une révolution dans l'utilisation. On pourra faire Lille-Paris en voiture électrique et, arrivé à Paris, reprendre une autre voiture. Ce qu'apporte l'électronique est démentiel : on saisira sa destination, les voitures suivront des itinéraires calculés en fonction du trafic, et on conduira de moins en moins. Le transport individuel s'insérera dans un flux général, géré par un superviseur.
Mathieu Maisonneuve,
étudiant à l'Estaca de Laval
Petite. À l'école d'ingénieur spécialisée en automobile et aéronautique, je participe au projet PV3E, pour projet de véhicule énergétique des élèves de l'Estaca. La voiture du futur, elle roulera à l'hydrogène, mais peut être à plus long terme que 2020. Il peut y avoir transition avec la voiture électrique comme la Zoé de Renault. La voiture, je la vois surtout petite et urbaine, car l'électricité supprime des contraintes d'architecture. Je pense que la pile à combustible est moins problématique que les batteries, car l'approvisionnement en certaines ressources comme le lithium, est moins compliqué, ainsi que le recyclage. Il faut juste un peu de platine.
Emmanuelle Champaud,
directrice commerciale de Véléance
Personnalisée. Je pense qu'en 2020, la voiture massive et anonyme d'aujourd'hui aura laissé la place, pour les trajets quotidiens, à un véhicule électrique léger à 3 ou 4 roues, personnalisable à l'extrême et évolutif, en fonction des saisons et des besoins. Un même véhicule s'adaptera aux situations. On pourra lui ajouter des accessoires, comme une capote ou un vêtement l'hiver, la signature sonore que l'on aura choisie, comme la sonnerie ou le forfait de son téléphone portable. Il y aura bien sûr toujours de gros véhicules thermiques pour les longs trajets.
Jean-Michel Hervouet, analyste de marché chez Hager
Sceptique. À titre personnel, la voiture en tant qu'objet ne m'intéresse pas. Je pense qu'en 2020, la part du véhicule électrique restera très faible, malgré les efforts des constructeurs automobiles, et qu'elle concernera surtout les flottes d'entreprises. Je suis réservé sur la recharge rapide en ville, car elle réduit la durée de vie des batteries. L'autopartage va se développer, mais ne constituera qu'un petit marché pour les constructeurs. En revanche, je pense que l'hybride va progresser. Le problème de ces nouvelles technologies est qu'elles ne remettent pas fondamentalement en cause le modèle et la stratégie des industriels : on produira toujours des voitures, alors qu'il sera nécessaire de s'en sevrer pour des questions de préservation des ressources et de l'environnement.