Estimé à 16,4 millions d'euros, le projet de protection et de mise en valeur du lido de Frontignan a été adopté, fin janvier, en conseil communautaire. L'enveloppe s'ajoute aux 55 millions d'euros investis depuis 2007 pour le lido de Sète, à Marseillan, où la route a été reculée de plusieurs centaines de mètres et la plage élargie jusqu'à 70 mètres. « Le lido de Frontignan est différent, car il est très urbanisé, avec des habitations souvent submergées lors de tempêtes », explique Dominique Salasse, chef de service espaces naturels de la communauté d'agglomération du bassin de Thau. Les objectifs sont de sauvegarder la plage, protéger la zone urbanisée et préserver les milieux naturels. « Sur ce lido, nous n'avons pas de marge de manœuvre pour protéger la première ligne urbaine. Les épis participent à la tenue de la plage et seront conservés. Si on les retire, tout va partir très rapidement », poursuit Vincent Mazeiraud, ingénieur chef de projet chez Artelia. Depuis les années 1960, une soixantaine d'épis ont été construits perpendiculairement au rivage. « Ils piègent le sable et freinent le courant de rivage. Mais ils déplacent le problème à d'autres secteurs fragilisés à leur tour », précise Dominique Salasse. En mauvais état, les cinq premiers épis du côté est du port de pêche seront restaurés. Le cordon dunaire de l'arrière plage sera reconstitué durablement, avec l'intégration d'un géotube en géotextile rempli de sable. Il jouera le rôle d'épine dorsale du cordon en cas de forte houle. « Si l'expérience pilote, menée sur 550 mètres, est concluante, elle sera étendue sur les 7 km du lido », ajoute Vincent Mazeiraud. Le sable sera retenu par des palissades en bois, appelées ganivelles, et la création d'accès piétons permettra à la végétation naturelle des dunes de reprendre ses droits. À l'extrémité est du lido, le secteur des Aresquiers correspond à une zone de transition entre celle aux soixante épis et un espace naturel. « Trois petits épis dégressifs seront construits pour consolider un soubassement de galets et protéger la route départementale, souvent coupée lors de fortes tempêtes », décrit Dominique Cataliotti. « Cette route est indispensable pour les plans d'évacuation de sites Seveso installés à Sète », explique Vincent Mazeiraud. Au total, plus de 100 000 m3 de sable et 20 000 m3 de galets seront apportés sur la totalité du lido, pour élargir la plage et renforcer les dunes. Le sable, transporté sur des dragues, provient du gisement de la pointe de l'Espigette dans le Gard, qui se recharge très rapidement. Le dossier de la première phase, concernant les zones les plus soumises à l'érosion, est en cours d'instruction réglementaire. Après enquête publique, Thau pourrait commencer les travaux en 2014. l