Lors de son dernier conseil communautaire, le Grand Lyon a délibéré en faveur d'une feuille de route visant à développer la marche en ville et à partager une « stratégie piéton » à l'échelle de l'agglomération. Parce que tout déplacement commence et finit à pied, la marche est au centre de toutes les mobilités. Entraînant dans son sillage d'autres modes, elle représente, comme l'a souligné le Grand Lyon dans sa dernière délibération, un formidable levier d'inter-modalité. Cette communauté urbaine a adopté il y a quinze ans une « charte piéton » et dix actions prioritaires, renforcée en 2009 par un « plan modes doux », qu'il convient néanmoins de réactualiser. Car si la marche représente plus du tiers des déplacements quotidiens dans la communauté urbaine et la moitié à Lyon et Villeurbanne, « il n'en reste pas moins que 20 % des déplacements motorisés concernent des déplacements de moins de 1 km, il y a donc une réelle marge de progression », a pointé Thérèse Rabatel, une élue du Grand Lyon. La délibération liste les réalisations allant dans le bon sens : passerelles piétonnes en construction, réalisation de 210 kilomètres de zones 30, projets de requalification de voiries, aménagement de vingt-sept sentiers nature et ouverture fin 2013 d'un “tube” destiné aux modes doux dans le tunnel de la Croix-Rousse… Pour aller plus loin, la collectivité veut amplifier ces actions et tendre vers un plan piéton. Il sera piloté par le Grand Lyon et co-élaboré avec les acteurs du transport collectif (Sytral, Région, concessionnaires de parcs de stationnement et communes) et les associations de promotion de la marche. « Élément de réponse aux défis environnementaux de l'agglomération », mais aussi « levier d'optimisation des dépenses publiques » en tant que mode peu gourmand en investissement, la « marchabilité », ou part modale de la marche, nécessite pour augmenter des aménagements confortables, sans forcément multiplier les travaux ni trop baliser le trajet du piéton. La trame piétonne a d'ores et déjà progressé sur les berges du Rhône ou de la Saône. Mais il reste du chemin à faire pour en faire « un enjeu majeur de la révision du Pdu » et la remettre « au centre de grands projets urbains comme Part Dieu, Perrache ou le Carré de Soie ».