Est-ce l'homme de la situation ? Annulation de l'écotaxe, baisse des dotations de l'État aux collectivités et maintien de la TVA du secteur à 10 % présagent un avenir sombre aux autorités responsables de transport, dont cet élu de droite reprend les rênes du principal groupement, le Gart. Un réseau penchant traditionnellement à gauche, « mais les transports sont transpolitiques », dit-il avec son accent chantant. Cette maison, le sénateur des Alpes-Maritimes la connaît bien pour en avoir été vice-président, auprès du maire strasbourgeois Roland Ries. Un socialiste d'un côté, un UMP de l'autre, les deux ont longtemps fait la paire, mais c'est enfin lui le patron ! Parmi ses priorités, le sort des 120 collectivités ayant concouru au troisième appel à projets TCSP : « Plus d'un an qu'on attend des nouvelles, cela ne peut plus durer. Les transports collectifs semblent négligés par le gouvernement actuel alors que c'est un bien de première nécessité ». Ce fonceur fut professeur de sport en Seine-Saint-Denis, avant de revenir au pays niçois et d'entrer dans les années 1990 en politique, une fois ses deux enfants devenus grands. Il est déterminé aujourd'hui à insuffler l'esprit d'équipe et fédérer d'autres associations d'élus, d'usagers, d'opérateurs. Homme de débats, cheville ouvrière de la réforme de décentralisation du stationnement, fervent défenseur de la mobilité électrique, il alerte régulièrement sur l'état du fret et la fragilité de l'industrie ferroviaire. À Cagnes-sur-Mer, dont il est maire depuis vingt ans, il a eu l'audace d'installer un radar à vélos sur la piste cyclable du front de mer, s'attirant des remarques acerbes. « Le courage politique, les élus n'en ont pas toujours. Mais à Nice, dont je vice-préside la métropole, je peux vous assurer qu'il en a aussi fallu pour lancer un tramway en plein cœur d'une ville où l'automobile était reine. » Et le sport dans tout cela, un lointain souvenir ? « Je ne pratique plus beaucoup, c'est dommage. Difficile d'être sur tous les fronts ».