Drôle de destinée pour cette friche d'une zone d'activité, ancien site de réparation de wagons, qui revit après des années d'oubli en accueillant des convois chargés de fret, de conteneurs maritimes et autres caisses mobiles.A Saint-Florent, près de Niort (Deux-Sèvres), du transport combiné démarre sur une vingtaine d'hectares, deux fois 700 mètres de voies, après 6 millions d'euros de travaux et six ans de préparation et d'acquisition foncière. Cette plateforme baptisée Niort-Terminal, élus, transporteurs et chargeurs y ont fortement cru pour la faire émerger, dans un contexte où le fret ferroviaire reprend timidement des couleurs mais reste morose sur le plan national. Si dynamique il y a, elle concerne d'ailleurs surtout le fret territorial ou dit de proximité, avec une quinzaine de projets qui vont être activés et financés en France, grâce à une enveloppe de 30 millions d'euros provisionnée par l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf). Mi-2016, les choses seront plus claires. Ici aussi, le but est de dynamiser l'action économique locale. Cette nouvelle plateforme multimodale devient aussi la base arrière d'un grand port maritime, celui de La Rochelle.Pertinent sur de longues distances, le rail-route va d'abord concerner l'axe Niort-Marseille. Premier client : le recycleur de coproduits sidérurgiques (laitier moulu) Ecocem, à raison d'une rotation par semaine. Clés de la réussite ? Des trains complets, pleins à l'aller et au retour. Les flux d'Ecocem livrant, à partir des hauts-fourneaux de Fos-sur-Mer, les producteurs de béton des chantiers de la LGV SEA, compléteront ceux de l'embouteilleur la Fiée des Lois, qui expédie ses vins et eaux de source partout en France. « Notre offre évoluera », souligne Karine Pillot, directrice de Niort Terminal. Ce syndicat mixte ouvert a été créé par la CCI Deux-Sèvres et deux collectivités pour développer ce projet et réactiver ce site. « Les rails étaient là, le site était bien placé, tout en longueur ; c'est parfait pour la manutention, poursuit-elle. L'aménagement a été assuré par les collectivités, mais l'offre commerciale est portée par une vingtaine de transporteurs routiers, à travers une société anonyme simplifiée (SAS) créée fin avril, qui associe capitaux publics et privés. »
MBLe site de Niort-Terminal